Faisant suite à la réouverture des négociations commerciales entre distributeurs et industriels de la viande, la Fédération nationale bovine (FNB) demande une revalorisation des prix à la production de 16 %. C'est le message qu'elle a adressé mercredi 6 juillet lors d'une conférence de presse aux organisations de producteurs chargées de discuter les prix à la production avec les abatteurs.
« La distribution a accepté de rouvrir les discussions comme le prévoit l'accord volontaire signé le 3 mai 2011, détaille Jean-Pierre Fleury, le secrétaire général du syndicat. Mais elle a fixé la méthode en disant qu'elle négociait avec les industriels, et qu'avant, les éleveurs devaient discuter avec les industriels. »
L'organisation syndicale considère que les coûts alimentaires ont augmenté de 50 centimes d'euro par kilogramme de carcasse depuis la flambée des prix de l'aliment. Ce qui, pour elle, doit se traduire par une augmentation du prix à la production de 16 %, en partant d'un cours à 3,10 €/kg. Cette revendication, ce sont les sections départementales de la FNB qui la porteront auprès des organisations de producteurs.
Ces 50 centimes d'euros ne concernent que les charges alimentaires. La FNB estime que le coût de production des naisseurs-engraisseurs a augmenté de 80 centimes d'euro par kilogramme de carcasse depuis le début de la hausse des prix de l'aliment.
Le syndicat tire aussi la sonnette d'alarme concernant la santé financière des exploitations. Il s'interroge sur la possibilité réelle qu'auront les producteurs d'émarger sur l'enveloppe de 700 millions d'euros que les banques doivent mettre à disposition en attendant le versement des aides Pac. « On parle encore de court terme, mais avec quoi les éleveurs rembourseront-ils ? », s'interroge Jean-Pierre Fleury.
Concernant le report d'un an du remboursement des prêts de trésorerie annoncés en 2009 à Poligny (Jura), « on ne connaîtra pas les modalités avant septembre, poursuit-il. C'est un bon test pour regarder comment repousser cette échéance en fin de tableau, et pas seulement d'un an. Et je ne vois pas comment éviter d'élargir ce report en fin de tableau à d'autres échéances ».