L'Assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA) et la Fédération professionnelle des entreprises de l'eau (FP2E) ont renouvelé et approfondi, le 30 avril, le partenariat engagé en 2009 autour de la préservation des ressources en eau.
« La protection de la qualité de l'eau et les enjeux environnementaux liés aux pratiques agricoles sont étroitement liés. C'est pourquoi les entreprises de l'eau et les Chambres d'agriculture s'engagent ensemble pour répondre aux besoins des consommateurs, sur les plans environnemental et sanitaire », proclame la « Charte d'engagements pour une agriculture respectueuse de la préservation des ressources en eau » présentée le 30 avril à l'APCA.
Cette charte, qui s'articule autour d'engagements réciproques des Chambres d'agriculture et des entreprises de l'eau, se donne quatre objectifs :
1. Développer les partenariats locaux afin d'éviter les situations de blocage. « Du dialogue part le partenariat. [...] Tout le contraire d'une action punitive », résume Guy Vasseur, président de l'APCA.
2. Proposer des outils d'accompagnement performants et adaptés aux territoires : guides méthodologiques, accompagnement au changement de pratiques et de systèmes agricoles...
3. Informer et sensibiliser l'ensemble des acteurs des territoires : informer les collectivités locales, sensibiliser les agriculteurs afin de « favoriser leur adhésion dans la durée à des pratiques adaptées », développer une communication conjointe à destination du grand public...
4. Former pour accompagner au changement : sensibiliser à l'impact potentiel des pratiques agricoles sur le milieu, communiquer sur les enjeux réglementaires...
En souscrivant à cet ensemble d'initiatives, les Chambres d'agriculture et les entreprises de l'eau « affirment leur volonté d'atteindre les objectifs fixés par la deuxième Conférence environnementale, à laquelle elles ont participé à la fin de 2013, notamment celui d'accompagner le doublement du nombre de captages d'eau prioritaires, de 500 à 1.000, d'ici à 2015 », rappellent les deux partenaires. Actuellement, environ 250 des 500 captages prioritaires sont d'ores et déjà engagés dans la démarche initiée par l'APCA et la FP2E.
Encore trop de pesticides et de nitrates
Selon le président des entreprises de l'eau, Philippe Maillard, environ 10 % des ressources nationales en eau nécessitent un traitement curatif en raison d'une concentration excessive en nitrates, environ 20 % en raison de la présence de pesticides. Des proportions que Guy Vasseur voudrait, lui aussi, voir « diminuer ». Même si, s'agissant des nitrates, « des données scientifiques récentes poussent à rouvrir le dossier » des 50 mg/l, estime le président de l'APCA.
La coopération entre les Chambres d'agriculture et les entreprises de l'eau a déjà débouché sur la publication d'un Guide de recommandations de bonnes pratiques partenariales autour des captages d'eau potable, sur le suivi d'un réseau de sites pilotes, sur l'organisation de colloques et sur la participation à des forums ou à des formations.
La France compte 33.000 captages d'eau potable. Environ 6 % de la superficie agricole française est concernée par une aire d'alimentation des 500 captages « Grenelle ».