Selon l'interprofession porcine (Inaporc), l'embargo russe est une catastrophe pour la filière française et européenne.
Dans un communiqué du 7 août, Guillaume Roué, président d'Inaporc, « déplore la situation de plus en plus détériorée des relations commerciales avec la Russie et l'engrenage que nous subissons. La filière porcine européenne est déjà affectée par un embargo depuis le mois de février 2014. »
« L'interdiction d'exporter des produits porcins de l'Europe vers la Russie faisait suite à la découverte de cas de peste porcine africaine sur des sangliers sauvages dans l'est de l'Europe. Depuis cette date, les difficultés économiques se sont accumulées pour l'ensemble des maillons de la filière porcine, aggravant encore la situation, notamment en France. »
« En effet, l'Europe et la France en particulier ont besoin de débouchés russes pour assurer les équilibres économiques. L'Europe exporte 750.000 tonnes de viande porcine chaque année vers la Russie et la France 10 % de ce tonnage, soit 75.000 tonnes. »
« Cela représente un chiffre d'affaires pour l'Europe de l'ordre de 1,5 milliard d'euros et pour la France de 150 millions d'euros. Mais les répercussions économiques sont beaucoup plus importantes que cela puisque nous estimons aujourd'hui que l'impact constaté depuis le mois de février est de l'ordre de 500 millions d'euros rien que pour la France, du fait de la dégradation du marché à l'intérieur même de l'Europe. »
« Dans ces conditions, l'extension à toutes les matières premières agricoles de l'embargo russe fait peser sur notre économie agricole et agro-alimentaire un danger majeur. Nous nous retrouvons être les boucs émissaires d'un conflit qui nous dépasse. »
« Nous demandons instamment à nos responsables politiques de retrouver les voies de la raison en allant rapidement à la table des négociations. Les conséquences sur l'emploi et l'avenir de nos entreprises sont l'enjeu majeur de cette situation. En outre, la nature ayant horreur du vide, nous serons vite remplacés sur ce débouché vital pour notre avenir, obérant ainsi pour longtemps notre capacité à exporter. »