Dans une lettre envoyée le 21 octobre à Jean Arthuis, président de la commission des budgets au Parlement européen, Xavier Beulin estime « qu'il n'y a pas de raisons que seuls les fonds agricoles européens soient mobilisés pour faire face aux conséquences d'une décision géopolitique européenne ».
Face à l'embargo russe, les 344 millions d'euros débloqués par la Commission pour aider les secteurs des fruits et légumes et du lait devraient être prélevés sur la réserve de crise de la Pac 2015. Cette décision, qui doit encore être avalisée par le Conseil et le Parlement européens, a été proposée par la Commission le 15 octobre. Elle a pour conséquence la baisse d'environ 1,3 % des aides directes versées en 2014 aux agriculteurs (1er pilier).
La FNSEA demande que d'autres sources de financement soient mobilisées comme la marge d'imprévus. « Il s'agit d'un instrument de dernier recours pour réagir aux circonstances imprévues ; elle s'élève à 0,03 % du revenu national brut de l'UE », écrit Xavier Beulin. Comme le syndicat européen Copa-Cogeca la semaine dernière, le syndicat majoritaire français estime « totalement inacceptable que les agriculteurs paient deux fois le prix de l'embargo qui leur est imposé ».