L'Agence américaine des produits alimentaires et des médicaments, la Food and Drug Administration (FDA), a dévoilé mercredi des mesures facultatives pour réduire l'utilisation de certains antibiotiques dans l'élevage du bétail, qui contribue à la résistance humaine à ces traitements.
Selon cette initiative, certains antibiotiques ne seront plus utilisés à des fins de production de viande, explique la FDA dans un communiqué. Ces antibiotiques resteront toutefois disponibles pour empêcher, contrôler et traiter des infections chez les animaux d'élevage, ajoute la FDA.
« Cette nouvelle stratégie vise à faire en sorte que les éleveurs et les vétérinaires soignent les animaux tout en garantissant que les antibiotiques dont la population a besoin restent sûrs et efficaces », a déclaré la directrice de la FDA, le Dr Margaret Hamburg.
Ces mesures font suite à la décision de la FDA annoncée au début de janvier 2012 de limiter à partir d'avril de la même année l'utilisation de certains antibiotiques, en particulier les céphalosporines, chez les bovins, les porcs et les volailles.
Il est établi que tout usage d'antimicrobiens, à la fois chez les humains et les animaux, contribue au développement de la résistance aux antibiotiques, souligne la FDA. Il est de ce fait important de les utiliser seulement quand cela est médicalement nécessaire, ajoute l'agence.
A cette fin, la FDA a publié trois documents sur l'utilisation « judicieuse » des antibiotiques. Le premier recommande aux éleveurs une élimination progressive de médicaments.
Le second document vise à aider les laboratoires pharmaceutiques à retirer volontairement de leur production des antibiotiques à destination de l'élevage et à en modifier les règles de commercialisation pour y inclure l'obligation d'une utilisation sous supervision vétérinaire.
Le troisième est une directive vétérinaire réglementant l'alimentation du bétail et détaillant les conditions dans lesquelles les vétérinaires peuvent autoriser l'utilisation de certains médicaments dans les aliments.
Parant à des critiques formulées par des organisations de défense des consommateurs et d'autres émanant du Congrès, selon lesquelles l'approche de l'agence gouvernementale américaine est très insuffisante, son directeur adjoint, Michael Taylor, a expliqué que la FDA avait opté pour une approche non contraignante et non une interdiction pure et simple car celle-ci aurait, selon, lui déclenché une vague d'actions en justice et pris longtemps à mettre en œuvre.
« Nous pouvons parvenir à ces changements plus rapidement avec la collaboration des firmes pharmaceutiques et des éleveurs », a-t-il assuré.
Ron Phillips, porte-parole de « Animal Health Institute », qui représente les industries pharmaceutiques produisant les produits et antibiotiques vétérinaires, a défendu cette approche.
« Quand nos firmes n'offriront plus ces antibiotiques pour doper la croissance du bétail, les éleveurs ne pourront plus s'en procurer », a-t-il dit. Selon lui, « cela constitue un important changement dans l'utilisation des antibiotiques aux Etats-Unis qui s'aligne avec les réglementations en Europe qui interdisent ces médicaments pour accroître la croissance du bétail ».