Le gouvernement allemand veut légiférer pour restreindre de façon draconienne l'utilisation d'antibiotiques dans l'élevage et augmenter les contrôles, a annoncé mardi le ministère de l'Agriculture et de la Protection du consommateur.
L'utilisation d'antibiotiques, déjà très encadrée, devra être réduite « au strict minimum ». Il est déjà interdit en Allemagne (comme dans le reste de l'UE) d'utiliser les antibiotiques pour accélérer la croissance des animaux, ou pour traiter des maladies qui ont pour origine des manquements dans les conditions d'élevage.
La nouvelle loi, qui doit être soumise aux Etats régionaux (Länder) et aux fédérations professionnelles concernées avant le lancement du processus législatif, doit restreindre davantage encore l'utilisation des antibiotiques, notamment de ceux prescrits également aux humains.
La ministre allemande de l'Agriculture, Ilse Aigner, veut renforcer « de manière substantielle » les pouvoirs des Länder, chargés du contrôle de l'utilisation des antibiotiques par les éleveurs.
Elle veut aussi limiter les prérogatives des vétérinaires qui, depuis les années 1950, ont le droit de distribuer directement des antibiotiques, achetés ou de leur propre fabrication.
Lundi, l'association écologique Bund avait publié les résultats d'une étude empirique réalisée sur de la viande de poulet dans des supermarchés : la moitié des vingt échantillons contrôlés dans plusieurs grandes villes avait révélé la présence dans la viande de germes résistants aux antibiotiques, présence que Bund attribue aux « abus permanents d'antibiotiques ».
Cette étude, dont l'association a reconnu qu'elle n'était pas représentative, a tout de même eu beaucoup d'écho en Allemagne.
L'Allemagne est le premier producteur européen de porc et le troisième producteur de volaille (derrière la France et le Royaume-Uni).