« Malgré la hausse du prix des céréales, la dynamique des semences certifiées n'a pas repris, a constaté Thierry Momont, président de la section des céréales à paille et protéagineux du Groupement national interprofessionnel des semences (Gnis) lors d'un point de presse le 12 avril 2012. Cela nous inquiète beaucoup ! »
Pour la campagne 2011-12, la part de semences certifiées en blé tendre d'hiver semées avant le gel était de 51 % en moyenne sur le territoire national (38 % dans la Région Centre). En 2010-2011, la part de semences de blé tendre certifiées était de 52 %, 53 % en 2009-10 et 57 % en 2008-09.
Le coût jugé élevé des semences certifiées est la principale raison, citée par les 507 agriculteurs interrogés dans le cadre d'une enquête réalisée par ADquation à la fin de 2011 et au début de 2012, pour expliquer cette désaffection. Parmi les autres raisons, les agriculteurs estiment que la qualité de leurs semences de ferme est très proche de celle des semences certifiées. Ils évitent ainsi également les retards de livraison auxquels ils sont « souvent confrontés » selon l'enquête.
Mais si les semences certifiées se vendent moins, c'est aussi parce que la plupart des vendeurs « sont de moins en moins persuadés de leur intérêt pour les agriculteurs », montre une autre étude d'ADquation spécifiquement réalisée auprès des distributeurs. Ils estiment que « l'écart de qualité entre semences de ferme et semences certifiées se réduit » et qu'ils « ont du mal à justifier le niveau de prix qu'ils jugent eux-mêmes élevé ».
Alors pour convaincre les équipes de vente, le Gnis organise six réunions en région auprès des distributeurs et proposera à la fin de mai et au début de juin un outil en ligne (www.reseau-semences-certifiees.fr) rassemblant toutes les informations utiles à la promotion des semences certifiées de céréales à paille : un point sur la loi sur les obtentions végétales et les semences de ferme, les arguments économiques et techniques...
« Les partenaires ont besoin de l'assurance d'une certaine qualité des semences, d'une homogénéité et de nouvelles variétés, d'où l'intérêt de continuer à financer la recherche et le progrès génétique ! », insiste Thierry Momont.
Afin de protéger la propriété intellectuelle en matière d'obtention végétale, une loi a été votée en décembre 2011. Elle légalise la pratique des semences de ferme et des accords similaires à celui du blé tendre devraient être mis en place pour d'autres espèces d'ici à 2013 (établissement du montant de la compensation financière aux sélectionneurs).
La semence de ferme!
jeudi 12 avril 2012 - 20h52
Le GNIS devrait réaliser que l'achat très onéreux des semences certifiées chaque années est un comportement type de la société de consommation! Il est normal que l'agriculteur ressème sa semence, et la renouvelle occasionnellement! Il est de plus évident que le blabla des vendeurs et la présentation des résultats d'essais est essentiellement destiné à des agriculteurs naïfs... De plus en plus d'agriculteurs comprennent que la course aux rendements n'est pas toujours rentable! Retrouvons le bon sens de notre métier et soyons responsables!