Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, a renouvelé dimanche auprès de l'AFP sa demande de voir l'écotaxe sur les poids-lourds ajournée pour deux ans, le temps que la situation de l'agroalimentaire s'améliore.
« Nous demandons l'ajournement et pas la suppression » de l'écotaxe sur les poids-lourds qui doit entrer en vigueur le 1er janvier, a expliqué M. Beulin, interrogé par l'AFP après que le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a assuré dimanche avoir « parfaitement entendu » et « parfaitement compris » le message des manifestants bretons la veille.
« Nous sommes des citoyens, nous comprenons la nécessité de trouver des ressources mais nous demandons l'ajournement le temps de retrouver une situation économique [meilleure] dans l'agroalimentaire, qui souffre aujourd'hui », a détaillé M. Beulin.
Selon lui, « 2014 ne va pas être une année de retour à la croissance et d'inversion significative en matière d'emploi, malheureusement dans la plupart des filières de l'agroalimentaire, on n'est pas prêts de retrouver le chemin de la croissance ». « Deux ans serait un minimum », a-t-il résumé.
Il a redouté en effet « l'accumulation » de la taxe, à chacune des cinq ou six étapes qui peuvent jalonner le chemin entre la production et la distribution. « Par exemple, on vous livre des poussins, puis on vient chercher des poulets adultes, on les emmène à l'abattoir puis dans une usine de transformation en plat préparé, puis c'est livré à la distribution », a expliqué le responsable syndical.
Sur France 5, Stéphane Le Foll a assuré qu'il remettrait lundi des « propositions » au Premier ministre, « qui tiennent compte de ce que j'ai entendu et en même temps de ce que je sais être la situation en Bretagne et ailleurs », a-t-il détaillé, refusant de se prononcer sur un calendrier.
Interrogé sur la possibilité d'augmenter la détaxe de 50 % accordée à la Bretagne, le ministre a estimé qu'il s'agissait d'« une bonne piste de réflexion ». Quant à une exonération sur d'autres produits, comme elle a été décidée sur le lait, il a répondu : « Il y aura des mesures pour l'agriculture et pour l'agroalimentaire. »