Cela faisait dix ans qu'un ministre de l'Agriculture n'avait pas participé à un congrès des Cuma. Le mercredi 29 mai 2013 dans la soirée, à Saint-Laurent-Blangy (Pas-de-Calais), Stéphane Le Foll l'a prouvé : il aime l'esprit de Cuma qui se marie bien avec celui de sa future loi d'avenir. Il compte donner une place de choix à cette structure collective dans les groupements d'intérêt économique et environnemental, les fameux GIEE, piliers de sa loi d'avenir en préparation.
A l'heure des réductions de budget, le ministre de l'Agriculture ne leur a certes pas donné satisfaction sur leurs demandes financières, s'engageant cependant à maintenir les enveloppes des prêts aux Cuma (actuellement 2,5 millions d'euros). Les Cuma continueront d'être écartées du dispositif pour les travailleurs occasionnels dont bénéficient agriculteurs et entreprises de travaux agricoles (ETA).
En revanche, sur des sujets de récrimination « historiques », aux dires du président de la FNCuma, Stéphane Gérard, le ministre de l'Agriculture a avancé : possibilité d'exercer une activité de groupement d'employeurs à hauteur de 49 % de la masse salariale, et non plus de 30 % comme aujourd'hui ; autorisation de la construction de hangars de Cuma en zone agricole dans les PLU ; mêmes règles pour la construction des aires collectives de lavage des pulvérisateurs que pour les aires individuelles. Sur un sujet d'actualité, il leur a aussi fait des promesses : les Cuma devraient pouvoir bénéficier du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE).
Revenant sur la loi d'avenir, le ministre a souligné qu'il comptait sur la dynamique apportée par le collectif. « Pour un exploitant seul, l'environnement peut être un frein alors qu'au niveau collectif, il y a une dynamique. Les Cuma ont cet état d'esprit vertueux », a-t-il poursuivi. Stéphane Gérard a rappelé que le collectif, ce n'est pas seulement les filières.
Les Cuma, coopératives de production, sont en symbiose avec leur territoire. Il souhaite que les futurs GIEE s'officialisent par la co-signature d'un contrat entre l'Etat, une structure collective existante et les adhérents de cette structure, par souci d'efficacité et pour éviter tout effet d'aubaine. Il a bon espoir d'être entendu : « Nous sommes déjà dans cette logique », a-t-il souligné, mettant en avant le réseau expérimenté des conseillers des Cuma dans les régions. Le réseau évalue déjà à 7 millions d'euros sa possible participation. Prochain rendez-vous le 11 juin, pour connaître le périmètre des futurs GIEE.
Les Cuma en chiffres
- 11.545 Cuma, dont 10.970 adhèrent à la FNCuma (Fédération nationale des Cuma)
- 223.300 adhérents
- 40 % des exploitations adhèrent à une Cuma
- 20 adhérents en moyenne par Cuma
- 4.600 salariés
- 45.000 euros : le chiffre d'affaires moyen d'une Cuma