Mesure phare de la future loi d'avenir, les groupements d'intérêt économique et environnemental, les GIEE, sortent un peu du brouillard.
Lors de la table-ronde du congrès de la FNCuma qui s'est tenue le jeudi 30 mai 2013 à Arras, Bertrand Hervieu, vice-président du CGAAER-MAAF, en charge d'une mission sur la loi d'avenir agricole, a dessiné prudemment les contours possibles des futurs GIEE.
On sait ce qu'ils ne devraient pas être. Ils ne seront pas une structure supplémentaire mais plutôt une sorte de label. Le mot reste à définir précisément. Selon Bertrand Hervieu, « il s'agira d'un groupe d'agriculteurs qui se rassemblent volontairement, qui partagent un projet global économique et environnemental et des pratiques. Ils partagent aussi un territoire au contour non défini. Ces agriculteurs devront entrer en partenariat avec d'autres acteurs de ce territoire (communautés de communes, entreprises, associations...). Il ne s'agit pas de rester entre soi. Enfin, c'est forcément un groupe évolutif, l'évolution étant le cœur même du projet ».
Ce groupe devra formuler une proposition qui sera à valider et qui ouvrira des droits. Ces droits devraient être collectifs. Le financement dépendra aussi de la compatibilité de cette initiative avec le deuxième pilier de la Pac. Bertrand Hervieu évoquait aussi prudement l'idée de chèque conseil. Dans la mise en place des mesures, la région sera l'interlocuteur privilégié.
Lors du débat, les interrogations ont porté autour de l'animation de ces futurs GIEE. Partir des expériences de terrain comme le propose le ministre de l'Agriculture séduit plutôt. Mais selon François Léger, enseignant chercheur à AgroParisTech-Inra, il ne faut pas oublier l'animation nécessaire pour faire émerger, analyser et partager ces expériences. « La recherche n'y suffira pas. Il faut des structures fédératives pour capitaliser et faire partager ces expériences. » Il citait bien sûr le réseau des Cuma, mais aussi Trame, les AFOGC, l'Afip, tous ces réseaux existants qui, pour certains, peinent à survivre aux coupes sombres permanentes dans les crédits publics.
Les Cuma souhaitent que tout engagement passe par une co-signature entre l'Etat, une structure collective existante (type Cuma) et les adhérents de cette structure engagés dans le GIEE. Le réseau des Cuma évalue son apport de compétence et d'animation potentiel à 7 millions d'euros.
Christian Pees, président entre autres de Pau Euralis, a avoué ne pas y voir encore très clair dans ces GIEE. Il s'est inquiété de savoir d'où viendraient les financements, se demandant s'ils sortiraient de la poche des agriculteurs. Et il a demandé au ministère de l'Agriculture de ne pas oublier « le génie que déploient certains pour aller chercher les subventions ». Il a rappelé enfin qu'au final, « le juge reste le consommateur ». Pour François Thabuis, président des Jeunes Agriculteurs, la coopération agricole de production et les GIEE peuvent apporter des solutions à l'envie des jeunes de consommer et produire autrement.
encore une structure de plus !
vendredi 31 mai 2013 - 10h12
C'est encore de l'argent qui va être gaspillé , comme dans bien des cas, il va y avoir plein d'administratifs, de contrôleurs de ceci et de cela,ça n'avancera à rien , si ce n'est à faire des paperasseries et tracasseries supplémentaires , quand on dit qu'il faut faire des économies ,ça ne va pas dans le bon sens ,il faudrait plutôt faire un peu de ménage dans tout ce dédale !