Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a estimé lundi que l'ouverture du capital du groupe volailler Doux, évoquée dimanche par son patron, est « une étape nécessaire » pour assurer la pérennité de l'entreprise placée en redressement judiciaire.
« Ce qui est certain, c'est qu'il y aura une solution qui ne sera pas forcément ce qu'avait souhaité Charles Doux [président du groupe volailler]. Je trouve que la première étape qu'il vient de franchir, sur l'ouverture du capital, c'est une étape nécessaire », a déclaré M. Le Foll sur RTL.
Dans un entretien au Journal du Dimanche, M. Doux a expliqué : « Je détiens, avec mes fils, 35 % de l'entreprise. Avec les deux autres branches de la famille, la participation atteint 80 %. Je suis prêt à ouvrir le capital pour assurer l'intégrité du groupe. »
L'administrateur judiciaire de Doux a annoncé, vendredi, la mise en vente du groupe volailler, après l'échec d'un plan de redressement du numéro un européen du secteur, étranglé par des dettes estimées à plus de 430 millions d'euros.
Interrogé sur l'opportunité pour les dirigeants actuels de passer la main, le ministre de l'Agriculture a estimé que ce « serait en tout cas peut-être une solution. Si c'est celle-là qui doit être trouvée, nous ferons tout, nous, pour assurer la pérennité de l'ensemble de la filière ».
Stéphane Le Foll s'est dit « assez confiant » dans la capacité des différents protagonistes à trouver une solution, même si « le projet industriel qui sera nécessaire, nous ne l'avons pas encore ». « Ce n'est d'ailleurs pas à l'Etat de décider, c'est aux industriels. On essaie d'impulser, de trouver des solutions », a-t-il relevé. Selon lui, il « ne faut pas prendre ce problème avec l'idée qu'il y aura un repreneur. L'idée, c'est qu'il y a un problème de cash, qui est la priorité aujourd'hui [...], et ensuite [il faut] trouver un projet industriel qui soit capable d'assurer la pérennité de l'ensemble de la filière ».
« On est obligés d'avoir une position qui consiste à garder le système en circuit, qui fonctionne et, en même temps, de préparer l'avenir », a-t-il précisé. Quant à savoir quand une solution serait trouvée, M. Le Foll a expliqué que « les choses s'accélèrent ». « Mais il faut prendre le temps car c'est pour les années qui suivent une solution de longue durée qu'il nous faut, ce n'est pas simplement de traiter une question de court terme. »
Le groupe emploie 3.400 salariés et fait travailler entre 700 et 800 éleveurs.
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