Dix organisations européennes de la chaîne agroalimentaire (1) se sont réunis le 8 novembre 2011 pour demander que « soient trouvées des solutions concrètes et des programmes d'investissement appropriés pour aider les utilisations mineures et les cultures spécialisées ainsi que pour accroître la disponibilité de solutions adéquates pour leur protection ».
Ces utilisations mineures concernent les fruits, légumes, céréales, semences, fleurs pendant leur croissance, leur stockage ou leur transport.
Les organisations estiment en effet que « l'on se dirige vers une réduction des solutions disponibles pour leur protection, ce qui entraînera des problèmes pour leur culture ».
Les participants à la conférence, à laquelle était présente la Commission européenne, ont reconnu qu'il était primordial que les consommateurs européens aient accès à un large éventail de produits agricoles et alimentaires à un prix abordable.
Ils ont aussi mis en avant la valeur de la production agricole européenne des utilisations mineures et des cultures spécialisées, qui représentent entre 20 et 22 % de la valeur de la production agricole européenne totale. Ils ont rappelé que la préservation de ces secteurs revêtait une importance stratégique pour l'Europe.
Selon eux, la réduction des substances actives et des solutions disponibles ne peut être ignorée plus longtemps. D'ailleurs, une étude sur les utilisations mineures demandée par la Commission a confirmé que le nouveau règlement 1107/2009 ne devrait pas remédier à la plupart des problèmes.
Les organisations souhaitent un programme européen pour les utilisations mineures et les cultures spécialisées. Ce dernier devrait permettre d'améliorer la gestion et la communication des connaissances entre les autorités et la chaîne agroalimentaire et de financer des projets européens qui apportent des éléments de réponse.
Un autre consensus s'est dégagé : la DG Sanco informera les autres directions générales de la Commission européenne, notamment la DG Recherche, des besoins de la communauté des utilisations mineures.
Plusieurs solutions concrètes ont aussi été évoquées pour améliorer la situation (base de données européenne sur les produits et les utilisations autorisés dans les Etats membres, un recours plus important à la reconnaissance mutuelle des substances actives autorisées dans les Etats membres, des protocoles communs pour des études simplifiées sur les utilisations mineures et les cultures spécialisées et le financement de groupes de travail européens sur les utilisations mineures).
« Nous attendons que la Commission européenne prenne les mesures appropriées, mesures qui devraient être énoncées dans le prochain rapport de la Commission prévu pour décembre 2011 », a appuyé Luc Peeters, président du groupe de travail en charge des questions phytosanitaires du Copa-Cogeca s'exprimant au nom des dix associations.
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(1) AREFLH (Assemblée des régions européennes fruitières, légumières et horticoles), Coceral (Comité du commerce des céréales, aliments du bétail, oléagineux, huile d'olive, huiles et graisses et agrofournitures), ECPA (Association européenne pour la protection des cultures), Freshfel (Association européenne des produits frais), IBMA (International Biocontrol Manufacturers Association), Celcaa (Comité européen de liaison des commerces agroalimentaires), ESA (Association européenne des semences), Copa-Cogeca (Agriculteurs et coopératives agricoles d'Europe), Profel (European Association of Fruit and Vegetable Processors) et Union Fleurs (International Flower Trade Association).
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