Le dernier conseil spécialisé de FranceAgriMer le 12 décembre 2012 a permis de faire le point sur l'état des cultures d'hiver sur le territoire français. Le quart Nord-Ouest est le plus touché par les fortes précipitations de ces derniers mois.
En France, la campagne de semis d'automne a été perturbée du fait de l'épisode pluvieux sur le grand quart Nord-Ouest du pays. Selon Météo-France, les précipitations ont été excédentaires de plus de 30 % par rapport à la normale sur les côtes du Nord-Pas-de-Calais, de la Normandie aux Pays-de-la-Loire, dans le Centre et le Poitou-Charentes. Tous les semis n'ont donc pas pu être réalisés et certains l'ont été dans des conditions difficiles.
Selon les premières estimations de FranceAgriMer, la sole en blé tendre pourrait toutefois croître de 2 % au niveau national malgré les baisses enregistrées dans l'ouest de la France. Cela est lié aux fortes augmentations de surface à l'Est (+40 % en Alsace, +37 % en Lorraine, +7 % en Bourgogne et en Franche-Comté) par rapport à l'année dernière où la vague de froid avait conduit à de fortes pertes de surfaces en culture d'hiver.
Les surfaces en blé tendre pour 2013 approcheraient ainsi les 5 Mha. Au 3 décembre, 98 % des semis étaient réalisés, 90 % étaient au stade levé et 19 % au stade du début du tallage. Au niveau national, le 3 décembre, 74 % des blés étaient dans des conditions bonnes à très bonnes contre 96 % à la même époque en 2012 et 83 % en 2011. Maggy Muckensturm de FranceAgriMer précise que toutes les régions françaises ne sont pas concernées de la même façon par des dégradations de l'état des cultures.
En ce qui concerne les orges d'hiver, la surface devrait augmenter de plus de 10 % par rapport à 2012 dans la mesure ou la campagne de 2011-12 avait été marquée par de forts dégâts hivernaux. Les superficies sont pour l'instant estimées à 1,09 Mha.
La moindre qualité de certains blés durs récoltés en 2012 ainsi qu'un écart de prix faible avec le blé tendre n'a pas encouragé les agriculteurs à privilégier cette dernière céréale dans leur semis. Au niveau national, les surfaces de blé dur sont donc pour l'instant estimées en baisse de près de 6 % par rapport à la récolte précédente.
Avec 1,4 million d'hectares, les surfaces plantées en colza diminueraient pour 2013 de 7 % par rapport au niveau record de 2012, selon des données communiquées en début de semaine par les services statistiques du ministère de l'Agriculture. Les semis ont été tardifs sur des sols secs, puis la forte pluviosité automnale a été néfaste aux levées, rappelle le ministère.
Situation mitigée ailleurs en Europe
Au Royaume-Uni, les conditions climatiques ont été très humides, les sols sont gorgés d'eau, ce qui a perturbé les semis de céréales d'hiver. Le HGCA estime d'ores et déjà à 7 % la part de surface non viable due aux conditions climatiques de l'automne.
En Allemagne, les semis se sont déroulés dans des conditions idéales, contrairement aux deux précédentes campagnes. Les surfaces en blé tendre devraient augmenter sensiblement à 3,2 Mha contre 3,05 l'année dernière.
En Roumanie, les premières estimations de surface en blé tendre sont en hausse de 5 % par rapport à la campagne précédente. La sole affectée au blé devrait être très proche de la moyenne quinquennale (2,04 Mha).