Barrages aux frontières allemande et espagnole pour contrôler les camions étrangers : les agriculteurs ont maintenu la pression dimanche soir et leurs actions devaient se prolonger lundi. Après une série de réunions d'urgence et d'accords cette semaine pour relever le prix des bovins, du porc et du lait, les agriculteurs veulent dénoncer les « distorsions de concurrence » favorisant, selon eux, leurs homologues étrangers.
Des agriculteurs alsaciens ont érigé dimanche soir des barrages à la frontière pour arrêter les camions venant d'outre-Rhin chargés de produits agroalimentaires. Venus avec des tracteurs, ils ont pris place à partir de 22h00 sur six passages routiers entre la France et l'Allemagne, dont cinq ponts, pour une action qui devrait se prolonger au moins jusqu'à lundi après-midi, à l'initiative de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs du Bas-Rhin.
« Nous laissons passer toutes les voitures et tout ce qui vient de France », a dit à l'AFP Franck Sander, président de la FDSEA du Bas-Rhin, affirmant que plus d'un millier d'agriculteurs, « de tout le monde agricole, pas seulement des éleveurs », allaient participer à ces actions de blocage en se relayant.
Les camions étrangers arrivant de l'Allemagne et transportant des matières premières agricoles ou des produits agroalimentaires sont en revanche « bloqués », a-t-il poursuivi. A l'issue d'une réunion avec les pouvoirs publics, prévue lundi à la préfecture à Strasbourg, les représentants des agriculteurs décideront s'ils poursuivent ou non leurs actions de blocages.
Dans le Sud-Ouest, des dizaines de camions venant d'Espagne fouillés
Dans le Sud-Ouest, une centaine d'agriculteurs ont fouillé dimanche soir des dizaines de camions venant de l'Espagne sur une autoroute, menaçant de décharger la viande ou les fruits destinés au marché français s'ils en trouvaient. Les producteurs ont établi à l'aide d'une dizaine de tracteurs des barrages sur l'autoroute A64, après le péage de Montrejeau, entre Saint-Gaudens et Lannemezan, provoquant trois à quatre kilomètres de bouchon, a précisé à l'AFP Guillaume Darrouy, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs de la Haute-Garonne.
« On contrôle tous les camions provenant de l'Espagne. On regarde la provenance des denrées alimentaires », a-t-il dit, précisant que des éleveurs mais aussi des céréaliers participaient aux vérifications. De son côté, le président de la FNSEA, Xavier Beulin, estime dans Le Parisien/Aujourd'hui en France de lundi que « dans les jours qui viennent, faisant suite à l'accord tout juste conclu avec le gouvernement, les prix doivent remonter ». Selon le responsable syndical , « les Français sont prêts à payer plus, c'est encourageant ». « L'accord sur la hausse du prix du lait va soulager les éleveurs jusqu'en décembre. Pour le bœuf, distribution et industriels sont à la moitié du chemin par rapport aux engagements de juin », a précisé M. Beulin.