La situation des éleveurs en Bretagne, première région d'élevage en France, est « catastrophique » et « on va vers une crise énorme » en matière d'emploi dans la région, selon la FRSEA.
« La situation est catastrophique, pire que la moyenne nationale », a expliqué à l'AFP Thierry Coué, président de la FRSEA Bretagne, qui réagissait aux propos du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, selon lequel « 10 % des exploitations, soit entre 22.000 et 25.000, sont cet été au bord du dépôt de bilan » en France.
En Bretagne, « 80 % des producteurs de porcs et 60 % des producteurs de lait travaillent à perte. Actuellement, 30 % des producteurs de porcs sont au-delà de 100 % de taux d'endettement, soit en situation de liquidation, et 44 % supplémentaires sont au-delà des 90 % de taux d'endettement », a affirmé M. Coué, se référant aux chiffres des centres de gestion des exploitations. « Le taux d'endettement monte de 2 à 3 % par mois, en particulier pour les plus fragiles », a-t-il relevé. En viande bovine, la situation n'est guère meilleure puisque, « depuis dix ans, le revenu moyen dans ce secteur est de 11.000 euros par an », ce qui fragilise les producteurs, a souligné le président de la FRSEA.
« Une crise énorme en matière d'emplois dans la région »
La cessation d'activité d'un certain nombre d'exploitations va entraîner « une crise énorme en matière d'emplois dans la région », a-t-il prédit. « Une exploitation porcine perdue, ce sont 11 emplois au total qui disparaissent, et autour de 5 pour une exploitation laitière », a poursuivi M. Coué. On compte environ 2,5 emplois sur une exploitation moyenne. Les autres emplois se répartissent entre l'amont (fabrication d'aliments, techniciens, transport, etc..) et l'aval (abattoir, transformation, services). Un éleveur moyen en porc (200 truies) perd environ 10.000 euros par mois.
« Nous avons besoin d'une prise de conscience au plan national, d'une discipline », pour que les consommateurs et les transformateurs « achètent français ». « Il nous faut un plan Marshall pour l'élevage », a affirmé M. Coué. Au plan national, « 83 % de la volaille dans la restauration hors domicile est importée », de même que « 44 % des plats préparés à base de volaille ou des découpes de poulets » achetés par les consommateurs, a cité M. Coué à titre d'exemple. Même chose en porc, relève Didier Lucas, président de la FDSEA des Côtes d'Armor: « Fleury Michon vient encore d'augmenter le volume de ses importations d'Espagne », au détriment de la viande française.
« Les transformateurs ne jouent pas le jeu »
De leur côté, « les transformateurs ne jouent pas le jeu » et la réunion en juin entre la grande distribution et les syndicats agricoles autour de Stéphane Le Foll « n'a pas eu les effets escomptés », considère M. Coué. Lors de cette réunion, les acteurs s'étaient engagés à augmenter les tarifs et répercuter cette mesure sur les producteurs. « Voir les déclarations de Michel Edouard Leclerc disant qu'il est “aux côtés des éleveurs”, c'est un vrai scandale », a estimé le responsable syndical.
En 2014, en porc, le prix moyen annuel s'est élevé à 1,327 €/kg, inférieur de près de 14 centimes à celui de 2013. « Le coût de revient en 2014 s'élève à 1,52 €/kg et n'est donc pas couvert par le prix payé au producteur », a souligné le Marché du porc breton.
Faisant suite à un accord avec les grandes surfaces, le prix du porc est légèrement remonté ces dernières semaines, mais reste inférieur à l'an dernier. Cette légère remontée ne permet pas aux producteurs de refaire surface, en raison notamment des frais bancaires accumulés depuis plus d'un an. Dans un communiqué vendredi, le Comité régional porcin de Bretagne a demandé à Stéphane Le Foll « de bâtir une proposition de programme de soutien à l'exportation [vers des] pays tiers ».
prix d'équilibre
jeudi 23 juillet 2015 - 15h12
Berber 40 C'est le prix d'équilibre qui doit être divulgué. En temps qu'éleveur nous manquons de temps pour communiquer. Nos journée sont très longues. Mais ce n'est pas pour cela que nous sommes naïfs. Le prix d'équilibre moyen pour les laitiers était l'année dernière à 370 euros/1000l. Nous avons eu 370 pas de quoi faire des réserves. Cette année nos coûts ont augmenté, il se situe à 380. C'est une moyenne. Si l'on est jeune investisseur c'est la catastrophe! Pendant ce temps la les GMS font 15000 euros de bénéfice net par M2 et par an (10000M2= 150 000 000 euros/an) En 3ans leur magasins sont remboursés. Nous il faut une carrière pour être propriétaire de nos bâtiments qui demandent en + de l'entretient. Nous avons été privés de PRIX par la PAC ce sont les distributeurs qui nous les ont confisqués avec la complicité des politiques: Loi Raffarin Loi Galland. Ces 2 LOis sont a abroger de toute urgence elles ont conduit au monopole de 6 grandes enseignes qui se partagent la France. (consultez la page internet d'Olivier MEVEL, maître de conférences à l’Université Bretagne Occidentale à Brest et expert de la grande distribution) Nos coûts de productions sont alourdis par toutes les normes que l'on nous imposent, elles deviennent insupportables parce que l'on ne reconnaît pas notre travail: Nous sommes dans les meilleurs du point de vue environnement... Notre administration nous confisque 67 % de ce que l'on gagne en impôts de toutes sortes. ON N'EN PEUT PLUS 1 agriculteur se suicide tous les deux jours. Dans quelle société on vit? C'est DE L'ESCLAVAGE MODERNE.