Simultanément au « constat d'échec » posé par les organisations de producteurs (OP) Lactalis, une partie des OP Danone monte également au créneau, clamant elles aussi les difficultés avec leur entreprise. Etat des lieux.
Le 18 novembre 2013, des représentants de quatre OP Danone ont invité leur collecteur dans les locaux de l'interprofession, à Paris. Ils souhaitaient « déterminer le mécanisme final pour établir l'évolution du prix du lait sur l'année 2013 ». Danone ayant décliné l'invitation, ils se sont rendus au siège du groupe « pour manifester [leur] mécontentement et faire constater que la relation entre les producteurs et l'entreprise via les OP n'est pas équilibrée », explique un communiqué. Leur revendication : une augmentation du prix du lait de l'ordre de 30 €/1.000 l pour 2013 en tenant compte des éléments de la médiation avec les pouvoirs publics, et ainsi définir la base de référence pour l'année 2014 dans les plus brefs délais.
Ces représentants ont le soutien de l'OP Sud-Est de Danone, qui appelle à un rassemblement des producteurs devant l'usine Danone de Saint-Just-Chaleyssin (Isère) le 25 novembre. L'OP estime que « depuis quelques mois, l'entreprise ne cesse de bafouer les représentants de producteurs en refusant toute discussion sur les composantes du prix du lait et sur la revalorisation nécessaire du prix payé aux producteurs pour tenir compte de l'envolée des charges à la production ».
L'entreprise a répliqué, expliquant que « Danone a toujours respecté ses engagements contractuels – tout particulièrement les clauses relatives à la fixation du prix du lait incluant les indicateurs de marché – et continuera à les respecter », et elle « réaffirme son souhait de maintenir le dialogue avec les représentants de ses producteurs ». Elle explique qu'une réunion avec l'ensemble des OP est prévue de longue date le 6 décembre pour finaliser le prix du lait sur 2013. Elle ajoute que l'entrevue réclamée par quatre OP le 18 novembre n'aurait pas permis cette avancée, une partie des indicateurs n'étant pas encore calculés.
Si le calcul du prix selon les indicateurs interprofessionnels semble relativement bien cadré, il reste un point de divergence fort, qui n'est pas exclusif de Danone : les producteurs considèrent que les 25 €/1.000 l négociés lors de la médiation d'avril doivent être versés indépendamment de toute hausse liée aux indicateurs. Ce qui n'est évidemment pas l'interprétation des entreprises, qui la considèrent comme une avance de trésorerie, récupérable sur les mois suivants.