Les participants à la deuxième conférence environnementale qui se tient vendredi et samedi à Paris sont rassurés : cette année, le président de la République n'a pas donné d'entrée de jeu les conclusions des tables rondes. Ce qui, l'an dernier, avait quelque peu affecté la motivation des participants...
Lors de son discours d'ouverture, François Hollande s'est en effet focalisé sur l'énergie - un sujet absent des tables rondes cette année -, renvoyant les autres thématiques à des communications ultérieures.
Dès les premiers mots, le cadre est posé : « Le dernier rapport du Giec, dont j'ai pu me procurer quelques bonnes feuilles, indique que, si nous n'agissons pas, la planète va connaître un réchauffement supérieur à 3 °C, voire 4°C, d'ici à la fin du siècle, a affirmé le chef de l'Etat. C'est plus qu'une probabilité : c'est une certitude. » Et d'énoncer les catastrophes en série qui pendent au nez des citoyens du monde si le réchauffement global atteint ce seuil. Un seuil bien supérieur au vœu pieu de 2°C énoncé par la communauté internationale.
En attendant la conférence mondiale sur le climat que la France accueillera en 2015, et où elle espère décrocher un accord mondial contraignant pour limiter le réchauffement à deux degrés, François Hollande proposera, dès le mois de mars prochain au Conseil européen, une diminution de 40 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990. Au niveau français, le « facteur 4 » (réduction par quatre des émissions de gaz à effet de serre en 2050 par rapport à 1990) reste un objectif officiel. « Pour l'atteindre, nous devons inscrire comme objectif une diminution de 50 % des consommations d'énergie d'ici 2050 », a déclaré le président de la République. Un objectif « ambitieux » qui doit faire plaisir aux écologistes, qui le réclamaient avec force.
Du côté de la profession agricole, « cela dépend comment on cherche à atteindre l'objectif », indique prudemment Didier Marteau (FNSEA). Les objectifs par secteur, ainsi que les trajectoires, n'ont pas encore été fixés, et feront l'objet de discussions au cours des mois à venir.
En attendant, le chef de l'Etat fait attention à ne braquer personne : « N'en faisons pas un dogme. Si nous sommes un peu en dessous, ce ne sera pas une calamité ; si nous sommes un peu au-dessus, nous aurons bien travaillé. » D'autant que les économies réalisées seront réinjectées dans des investissements productifs et créateurs d'emplois...
Bonne nouvelle pour le secteur agricole : la valorisation de la biomasse agricole fait partie des objectifs du gouvernement, qu'il s'agisse des biocarburants de deuxième et troisième génération, de la chaleur renouvelable ou de la filière bois. Autre bonne nouvelle, la lutte contre l'artificialisation des sols rejoint les objectifs de sobriété énergétique : pour réduire les besoins en mobilité, François Hollande appelle en effet à limiter l'étalement urbain.
Pour rééquilibrer le bouquet énergétique, les énergies renouvelables seront encouragées à travers la définition d'un cadre réglementaire et fiscal stable et clair, et tout sera fait pour réduire les coûts de production. Quant aux tarifs de rachat, s'il n'est pas question de les supprimer, ils ne devront pas être le seul moyen de soutenir les énergies renouvelables afin de ne pas créer de bulles spéculatives.
Le président s'est enfin exprimé sur la fiscalité écologique - uniquement sur l'aspect énergétique, ce qui ne signifie pas pour autant que les taxes azote et phytos soient abandonnées. Il s'est contenté de confirmer que la contribution-climat-énergie (taxe carbone deuxième génération) sera introduite dès la loi de finances pour 2014. Son montant sera dévoilé lors d'une prochaine communication, dans les quinze jours.
la france defigurée
samedi 21 septembre 2013 - 20h21
combien de maisons en ruines combien d'usines desaffectées si l'on recupere tous cela je pense que les terres agricoles vont avoir une sacrée pause crocodile40