Les cultures de colza et de céréales pourraient être pénalisées si l'hiver arrive très rapidement et s'il est rigoureux.
Les températures inhabituellement douces de cet automne ont favorisé le développement des colzas, qui atteignent pour beaucoup les 10-12 feuilles et couvrent totalement le sol. « Dans nombre de parcelles, les plantes arrivent au genou », confirme le Cetiom. Certaines variétés, avec une densité supérieure à 12-15 pieds par mètre sur le rang et bénéficiant d'une forte disponibilité en azote, ont même subi une élongation significative, supérieure à 5 cm, et jusqu'à 20 cm dans les cas les plus extrêmes (1).
« Ces tiges peuvent geler en cas d'une arrivée brutale du froid (inférieur à -9°C), sans que le colza n'ait pu s'endurcir », détaille le Cetiom. Les plantes avec une élongation inférieure à 3-4 cm peuvent tenir le coup face au gel, étant donné qu'elles sont bien implantées.
En cours de tallage
Quant aux colzas à forte biomasse mais sans élongation, une importante épaisseur de neige pourrait les abîmer, laissant une porte d'entrée au phoma, par exemple. Il faudra également adapter la dose d'azote à la sortie de l'hiver et éviter les apports précoces pour éluder les risques de verse au printemps.
Du fait des conditions climatiques, les vols de charançons du bourgeon terminal perdurent dans certaines régions. D'importantes attaques d'oïdium sont par ailleurs signalées.
Les céréales, elles aussi bien implantées, sont très en avance. Les premiers blés semés sont déjà en cours de tallage, avec deux, voire trois talles. Les désherbages ont donc pu être réalisés dans des conditions exceptionnelles.
La bonne implantation des céréales devrait leur permettre de bien résister au gel, même s'il y a encore eu peu de sensibilisation au froid pour l'instant, ce qui pourrait pénaliser les escourgeons, les plus sensibles. Attention également aux variétés de blé les plus précoces à montaison, dont l'élongation pourrait intervenir dès février, avant la fin des gels d'épi.
L'activité des pucerons et des cicadelles est toujours soutenue. Il faudra être vigilant au printemps sur les maladies, car il n'est pas rare d'observer déjà de la rouille brune, de la rhynchosporiose...
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(1) Longueur de tige entre le collet et l'apex terminal après avoir sectionné un colza au niveau du collet, et en coupant longitudinalement la tige.
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Broyage déconseillé Selon le Cetiom, les tentatives de broyage des colzas vigoureux sont à proscrire, surtout pour les plantes allongées. Elles risqueraient de sectionner le bourgeon terminal et les blessures engendrées par le broyage pourraient affaiblir les colzas et constituer une porte d'entrée pour le froid et les maladies. |
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