La Russie est bien partie pour dépasser sa prévision de récolte de céréales, déjà élevée à 100 millions de tonnes, malgré la sécheresse qui frappe certaines régions et les difficultés causées par la crise économique, a indiqué, lundi 3 août, le ministre de l'Agriculture.
« Nous conservons notre prévisions de récolte de céréales autour de 100 millions de tonnes, mais en cas de conditions météorologiques favorables, on peut parler de 1,5 à 2 millions de tonnes en plus », a déclaré Alexandre Tkatchev lors d'une réunion avec le Premier ministre, Dmitri Medvedev. Il a précisé que les exportations devraient représenter environ 30 millions de tonnes.
En 2014, la Russie, l'un des principaux exportateurs de céréales, avait enregistré une récolte de 104 millions de tonnes, soit la deuxième plus abondante depuis la chute de l'URSS.
Au 31 juillet, 39,1 millions de tonnes de céréales, dont 30,8 millions de tonnes de blé, avaient été moissonnés, contre 48,2 millions de tonnes à la même date un an plus tôt, selon le ministère de l'Agriculture. Cette baisse s'explique surtout par le retard pris dans les travaux agricoles puisque les surfaces récoltées sont inférieures à l'an dernier alors que les rendements moyens sont très proches.
M. Tkatchev, ancien gouverneur de la région agricole de Krasnodar (sud), nommé en avril à la place de Nikolaï Fedorov, a souligné que la moisson avait commencé en retard à cause de précipitations importantes au mois de juillet.
« Une chaleur anormale »
Le Premier ministre a de son côté relevé que plusieurs régions du sud de la Russie, sur la Volga ou en Sibérie, subissaient « une chaleur anormale » qui affectait les récoltes, chiffrant le préjudice à sept milliards de roubles pour les agriculteurs (environ 100 millions d'euros).
Le chef du gouvernement a souligné que le secteur agricole devait « rester l'un des catalyseurs les plus importants de développement pour la Russie » en période de crise économique. Le secteur, qui enregistre de bons résultats, a été érigé en priorité par Moscou avec l'introduction de l'embargo sur les produits alimentaires occidentaux introduit en réponse aux sanctions liées à la crise ukrainienne.
Le gouvernement russe a débloqué d'importantes subventions pour aider les agriculteurs, pour qui la chute du rouble et la crise monétaire se traduisent par une forte hausse des taux des crédits et un renchérissement des achats de matériel et engrais.