La récolte de céréales française pour la campagne 2014-15 s'annonce « correcte et précoce » mais avec d'importants contrastes entre les régions, d'après les estimations du conseil spécialisé des céréales de FranceAgriMer.
« Les céréales d'hiver sont en avance par rapport à la moyenne des trois dernières années, de six jours pour le blé tendre et même de huit jours pour l'orge, notamment dans la partie Nord-Est et Nord », précise Maggy Muckensturm, chef de projet Céré'Obs chez FranceAgriMer. « Le potentiel de production est stable et on s'attend à un potentiel « correct » globalement, précise Maggy Muckensturm. Cependant la situation est quand même contrastée dans les différentes régions géographiques. Dans l'est de la France et notamment en Bourgogne, un épisode de sécheresse lors du week-end de la Pentecôte a provoqué une baisse de potentiel. De plus, dans l'ensemble de la zone est, « on craint des conditions stressantes et un déficit hydrique alors que l'absence de gel cet hiver a déjà causé des problèmes d'enracinement des cultures ». A l'ouest, on craint au contraire un excès d'humidité !
« Mais aujourd'hui, dans les régions qui vont bien, on a plutôt une chance de faire mieux que la moyenne mais ça peut encore changer », a noté Rémi Haquin, président du conseil spécialisé dans les céréales de FranceAgriMer.
Par ailleurs, les pressions importantes qu'on connues les cultures, notamment de la rouille jaune et de la fusariose sur le blé tendre et le blé dur, ont provoqué un « renforcement de l'utilisation des fongicides sur les exploitations afin de sauver les rendements et les teneurs en protéines ». Les préoccupations de résurgence de la rouille jaune ne sont pas totalement levées et ce champignon pourrait être très dommageable si on se retrouve dans des conditions de fortes pluies dans les prochaines semaines, a prévenu Rémi Haquin. « Globalement, c'est une année à anomalies : il n'y a pas eu d'hiver et les conditions ont été humides », conclut le président du conseil.
Les deux responsables de FranceAgriMer ont convenu qu'il était « encore trop tôt » pour évaluer les dégâts causés par les orages de grêle du week-end dernier : d'une parcelle à l'autre, cela peut aller de 5 à 95 % de destructions.