Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a appelé mardi tous les Etats membres de l'Union européenne au « compromis » pour parvenir à un accord sur le budget 2014-2020 lors du sommet des 7 et 8 février 2013 à Bruxelles.
Dans une déclaration écrite et vidéo, M. Van Rompuy confirme que ce sommet des chefs d'Etat et de gouvernement sera bien consacré au budget, après l'échec du précédent sommet sur ce sujet en novembre.
Nous aurons à prendre « des décisions importantes », a-t-il déclaré. « Nous devrons nous mettre d'accord sur le budget pour notre Union. Nous devons nous assurer que l'Union a l'argent pour remplir ses tâches. D'aujourd'hui à la fin de la décennie », ajoute-t-il.
M. Van Rompuy défend un « budget de modération qui reflète les contraintes pesant sur les finances publiques » dans les Etats membres, mais un budget « tourné vers l'avenir », qui « doit se focaliser sur les emplois et la croissance dans toutes les régions de l'Union, dans les différents secteurs économiques, ainsi que sur la recherche et l'investissement ».
« Pour trouver un accord sur le budget, nous devons tous, je dis bien “tous”, faire un effort de compromis », exhorte M. Van Rompuy, alors que les égoïsmes nationaux s'étaient déchaînés lors du sommet de novembre 2012.
« Aucun Etat membre ne peut voir tous ses souhaits satisfaits, comme dans les négociations sur les budgets nationaux au sein des coalitions », souligne-t-il.
La semaine dernière, une source européenne avait indiqué qu'après ses nombreuses consultations avec les dirigeants européens ces dernières semaines, le président du Conseil européen était convaincu de pouvoir conclure au début de février 2013 un « bon accord ».
La même source avait précisé que M. Van Rompuy prendrait comme point de départ sa dernière proposition en novembre 2012, mais qu'il tiendrait compte des résultats de ses consultations pour « l'améliorer et la compléter ».
Dans cette proposition, il avait réduit de 75 milliards les demandes de la Commission européenne, pour un budget de 973 milliards d'euros sur la période, soit 1,01 % du PIB européen. Il avait redistribué des financements prélevés sur certains postes pour les réallouer à l'agriculture et aux fonds de cohésion destinés aux régions les plus pauvres.
Mais plusieurs pays, dont l'Allemagne, le Royaume-Uni et la Finlande, avaient jugé cette proposition encore trop élevée.
La France avait insisté sur la nécessité de supprimer le rabais de 3,54 milliards d'euros par an dont bénéficie Londres sur sa contribution, et dont elle supporte l'essentiel du coût avec l'Italie.