Les crues des cours d'eau de l'Yonne, de la Seine, de la Saône et de leurs affluents ont touché les cultures et les prairies.
Entre le 27 avril et le 6 mai 2013, la pluviométrie très abondante a saturé les sols et a fait déborder les rivières sur plusieurs milliers d'hectares. A cette période de l'année, les crues ont été particulièrement dévastatrices, couvrant plusieurs jours les céréales et les prés.
En Côte-d'Or, sur les bords des affluents de la Saône et de la Seine, des champs de pommes de terre, d'oignons et de soja ont subi l'onde de crue. Des parcelles de colza, d'orge et de blé ont aussi trempé dans plusieurs centimes d'eau. Aux Maillys, des bâtiments d'élevage ont baigné. Des pompes ont dû être mises en service pour préserver les salles de traite de la montée des eaux. Par endroits, les cheptels ont été évacués.
Dans la Saône-et-Loire, le maïs sortant juste de terre et la jeune pousse d'herbe dans les prairies naturelles ont été dégradés dans de nombreux secteurs jusqu'à Tournus et Mâcon.
Dans l'Yonne, la rivière l'Armançon a provoqué d'importants dégâts en envahissant des champs de céréales et en souillant l'herbe des prés.
Achat de fourrage
Chez Jean-Noël Rouyer, à Tonnerre (Yonne), 120 ha ont été inondés sur les 170 ha que compte sa ferme. 70 ha de prairies ont été recouverts d'eau. Le maïs ensilage et l'orge d'hiver ont aussi été impactés. « Comment vais-je nourrir mes bêtes dans les mois à venir ? », s'interroge Jean-Noël Rouyer. Il devra acheter du fourrage pour remplacer les productions détruites. Il comptait ensiler des prairies abîmées par près d'un mètre d'eau. L'herbe, imprégnée de terre et de sable, n'est plus consommable. Compte tenu des pertes en fourrages pour alimenter un cheptel de 300 animaux, dont 100 vaches laitières, l'agriculteur estime ses pertes d'exploitation à 60.000 euros.
Le bilan définitif des dégâts sera possible seulement dans plusieurs semaines. Des incertitudes demeurent quant à la capacité de récupération des cultures. Certaines zones de cultures n'auront pas de solutions de rattrapage.
Régime de calamités
« Nous tiendrons ce dossier de calamités à bout de bras pour que les indemnisations permettent aux éleveurs, touchés par la destruction de leur "culture d'herbe", de pouvoir retrouver financièrement l'équivalent en fourrage », a expliqué Xavier Belin, président de la FNSEA, en visite chez Jean-Noël Rouyer.