Australie, Argentine, Russie, Kazakhstan, Ukraine. En blé tendre, plusieurs grands pays exportateurs ont de quoi concurrencer l'origine française d'ici à la fin de la campagne, ont alerté les spécialistes de FranceAgriMer, mercredi, à l'issue du conseil spécialisé des céréales.
La France parviendra-t-elle à exporter les 8,6 millions de tonnes (Mt) de blé tendre vers les pays tiers, comme prévu par FranceAgriMer, dans ses estimations publiées à l'issue de son conseil spécialisé des céréales du 9 novembre 2011 ? En cette première partie de campagne, les prévisionnistes ne sont pas inquiets.
« Au 31 octobre 2011, la France avait déjà chargé 3,5 Mt. Si les expéditions devaient se poursuivre à ce rythme, nous arriverions avec plus de 12 Mt d'exportation. Un score impossible à réaliser compte tenu des disponibilités françaises limitées », observe Xavier Rousselin, responsable de l'unité des marchés des grandes cultures de FranceAgriMer.
L'activité devra donc ralentir. Ce devrait être le cas pour les chargements à destination de l'Algérie – premier client des blés français – qui s'est positionnée aux achats très tôt cette année en raison d'une mauvaise récolte. Ses besoins d'importation devraient se réduire.
Aussi, la compétition à l'exportation devrait continuer, voire s'amplifier. L'Australie s'apprête à engranger une récolte de bonne qualité de plus de 26 Mt. Le spécialiste de FranceAgriMer estime que « le pays pourrait sans problème tenter d'atteindre l'Egypte », le premier importateur mondial.
En revanche, « l'Argentine, avec un disponible pour l'exportation équivalent à celui de l'an dernier, ne devrait pas exporter vers les clients traditionnels de la France ». Le pays aura comme premier souci de fournir ses partenaires de proximité, Brésil en tête.
Du côté des pays de la mer Noire, la Russie a déjà fortement exporté et a annoncé qu'elle remettrait en place des taxes à l'exportation en deuxième partie de campagne, si les expéditions venaient à dépasser 23-24 Mt. En revanche, le Kazakhstan se presse d'écouler une production qui déborde de ses silos, mais se trouve pénalisé pour exporter, par sa dépendance vis-à-vis des infrastructures russes situées sur la mer Noire.
L'Ukraine s'impose cette année comme le plus féroce compétiteur de la France sur sa zone de chalandise, mais la présence de punaises dans les grains l'exclut de certains débouchés comme l'Algérie.
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