Avec la baisse du prix du blé depuis la mi-janvier, les affaires reprennent sur la scène internationale. En Europe, la chute des cours s’est accompagnée d’une baisse de l’euro face au dollar, entraînant un regain de compétitivité pour le blé européen.
Les risques de défaillance financière de l’État grec, ont entraîné une défiance des investisseurs sur la zone euro et par ricochet, un repli de la monnaie unique. L’euro s’est également replié face au grivna, la monnaie du concurrent ukrainien, a noté FranceAgriMer à l’issue du conseil spécialisé céréales, mercredi. La France a ainsi pu retrouver le chemin de l’Égypte, en remportant un appel d’offre pour 60.000 t, le 4 février.
Les blés français bénéficient aussi d’un bon courant à l’exportation vers les pays d’Afrique de l’ouest. Leur fournisseur traditionnel, l’Argentine, a essuyé une très mauvaise récolte de blé et ses disponibilités ne permettent plus d’alimenter ces pays africains.
Les stocks en Argentine devraient encore s’amenuiser d’ici la fin de la campagne. Ainsi, « au premier février 2010, les exportations françaises de blé vers les pays de l’Afrique sub-saharienne s’élèvent à près de 1,3 millions de tonnes (Mt) illustre FranceAgriMer. La côte d’Ivoire vient d’ouvrir un deuxième moulin. Le blé français est préssenti pour l’approvisionner, ce qui pourrait encore élargir le champs des exportations.»
Les pays de la mer Noire affûtent leurs capacités à exporter La Russie est devenue cette année le premier producteur mondial de blé devant les États-Unis et a une furieuse envie d’exporter. Le gouvernement a créé récemment la United Grain Compagny, une société d’État qui s’apprête à débloquer des fonds pour subventionner l’exportation de 2,5 à 3 Mt sur les 10 Mt de stock d’intervention constitué par la Russie afin de soutenir les prix de son marché intérieur.
Pour exporter plus, le pays se dote de capacités logistiques et vient d’inaugurer un nouveau terminal céréalier dans le port de Tuapse sur la mer Noire. D’une capacité annuelle de 2,4 Mt, ce terminal peut accueillir des bateaux de 55.000 tonnes.
Le gouvernement kazakh compte également subventionner ses exportations de blé grâce à ses recettes pétrolières. Le soutien évoqué de 20 $ la tonne servirait à faciliter la sortie des grains alors que le pays n’a aucun accès maritime direct. Les chargements passent obligatoirement par les ports des voisins russes et ukrainiens.
L’Ukraine n’a pas les capacités financières pour aider ses exportations, mais sa situation géographique lui donne un avantage compétitif, avec un vaste accès à la voie maritime.
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