La compagnie aérienne allemande Lufthansa a annoncé mercredi la fin d'un projet pilote d'utilisation sur certains vols de biocarburant. Il n'y aura en effet pas de suite pour le moment car les matières premières nécessaires ne font pas l'objet d'une production à grande échelle.
L'expérience, à l'œuvre depuis juillet 2011, a pourtant eu un résultat positif selon Joachim Buse, responsable du projet au sein de la première compagnie européenne.
Mais cela ne sera pas pour tout de suite car l'objectif est d'arriver à un prix du carburant sur la base duquel la société peut travailler, ce qui ne sera possible que quand la production atteindra une masse critique.
Dans un premier temps, Lufthansa va donc se concentrer sur des projets de coopération dans les pays producteurs, en Afrique et en Asie essentiellement, pour stimuler la production, par exemple par le biais d'engagements à acheter certaines quantités.
Ces six derniers mois, Lufthansa a opéré quatre vols par jour entre les villes allemandes de Hambourg (nord) et Francfort (ouest) où l'un des deux réacteurs était alimenté pour 50 % par du carburant biosynthétique à base d'huiles végétales. Pour l'essentiel, il s'agissait d'huile de jatropha, une plante cultivée en Indonésie.
Le projet, d'un coût total de 6,6 millions d'euros, dont une partie a été subventionnée par le gouvernement allemand, a permis d'économiser près de 1.500 tonnes de dioxyde de carbone, pour 1.187 vols, et a démontré la totale compatibilité technique du carburant. Il se conclut officiellement jeudi, avec un vol de Francfort à Washington qui permettra d'écouler le carburant qui reste.
La compagnie avait évoqué par le passé un objectif d'alimentation de tous ses vols avec du biocarburant, à hauteur de 5 à 10 %, à l'horizon de 2020, M. Buse s'est pourtant montré plus vague cette fois, refusant de s'engager sur une date.