Les réunions du G20 agricole initiées par la présidence française n'ont pas permis d'aboutir à un consensus sur le rôle que doivent jouer les politiques de stockage, les biotechnologies, ou encore les biocarburants dans la sécurité alimentaire mondiale, ont exposé, mardi à Paris, différents intervenants à la conférence de la Fondation pour l'agriculture et la ruralité dans le monde (Farm).
« La question de la mise en place d'une politique internationale de stockage n'a pas pu faire l'objet de consensus au sein du G20, certains pays estimant que ces politiques engagent la souveraineté des Etats », a détaillé Bernard Bachelier, administrateur de la fondation.
Le seul consensus qui a été trouvé sur ce point est de soutenir la mise en place de réserves alimentaires d'urgence. Dans ce cadre, le G20 apporte son appui au projet pilote « Prepare » émanant de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Celui-ci doit mutualiser, pour quatre pays (Sénégal, Mali, Burkina-Faso et Ghana), la constitution de stocks d'urgence, dans lesquels les Etats pourraient puiser afin de faire face à des situations d'urgence alimentaire.
Les produits concernés seraient le maïs, le mil, le sorgho et le riz. La CEDEAO devrait endosser ce projet à 44 millions de dollars d'investissement initial, d'ici à juin 2012. « Ce dispositif permettra d'accéder à des denrées alimentaires à un coût plus compétitif que celui de l'aide alimentaire d'urgence », tranche Claude Jibidar, du Programme alimentaire mondial (Pam). L'Afrique de l'Ouest importe 20 % de ses besoins alimentaires.
« La place des biotechnologies et le rôle des politiques en faveur des biocarburants font également l'objet de débats quant au rôle qu'ils peuvent jouer dans la sécurité alimentaire mondiale », observait Eric Allain, directeur général de la direction des politiques agricoles du ministère de l'agriculture.
« Le G20 a eu le mérite de donner un autre éclairage, sur les marchés des denrées alimentaires, que celui qui est à l'œuvre à l'OMC. Il pourrait enfin être traité des questions alimentaires en fonction des grandes régions du monde, en y apportant des optimisations locales, bien sûr sans négliger l'aspect commercial », s'est félicité Xavier Beulin, président de la FNSEA, en introduction de la conférence.
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