La diversité génétique des plantes actuellement cultivées et consommées est menacée de disparition, ce qui risque aussi de compromettre la sécurité alimentaire, a mis en garde, mardi, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
Dans un communiqué, la FAO demande que « des efforts extraordinaires soient déployés non seulement pour préserver la biodiversité (mise en danger par l'activité humaine et les changements climatiques) mais aussi pour l'utiliser, plus particulièrement dans les pays en développement ».
C'est l'un des principaux messages du deuxième rapport de la FAO consacré à « L'état des ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture dans le monde », le premier rapport ayant été publié en 1998.
La FAO estime que 75 % de la diversité des cultures a été perdue entre 1900 et 2000. « Accroître l'utilisation durable de la diversité végétale pourrait être la clé principale pour affronter les risques qui pèsent sur les ressources génétiques pour l'agriculture », a déclaré Jacques Diouf, directeur général de la FAO.
« Il existe des milliers d'espèces sauvages apparentées aux plantes cultivées qui doivent encore être collectées, étudiées et documentées, car elles recèlent des secrets génétiques qui leur permettent de résister à la chaleur, aux sécheresses, à la salinité, aux inondations et aux insectes », a-t-il ajouté.
50 % de l'accroissement des rendements des cultures au cours des dernières années résulte de l'introduction de nouvelles variétés de semences. L'irrigation et les engrais comptent pour l'autre moitié, selon la FAO.
Le nombre comme la taille des banques de gènes ont augmenté pour arriver à 1.750 à travers le monde. Sur les 7,4 millions d'échantillons conservés dans le monde, les banques de gènes nationales en conservent environ 6,6 millions, dont 45 % dans seulement sept pays.
Cette concentration croissante met en évidence l'importance des mécanismes visant à assurer un accès facilité, notamment le mécanisme du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture.
La publication de ce rapport de 2010 intervient alors que se tient à Nagoya (Japon) la dizième Conférence des parties de la Convention sur la diversité biologique. Elle rassemble l'ensemble des pays ayant signé ce traité adopté au Sommet de la Terre à Rio en 1992.
Les Nations unies ont déclaré 2010 « Année internationale de la biodiversité ».