Un quart des espèces vivant dans l'Ile-de-France sont menacées et même près de la moitié dans les zones agricoles, relève le premier état des lieux global de la biodiversité dans la région présenté le 28 janvier 2014.
Cette « photographie de l'état de santé de la faune et de la flore » dans la région la plus peuplée de France (20 % de la population française sur 2 % du territoire métropolitain) doit permettre de mieux « orienter les politiques » de préservation, a expliqué lors d'une conférence de presse Liliane Pays, conseillère régionale écologiste et présidente de l'agence régionale de la biodiversité Natureparif.
En Ile-de-France, où près de 80 % de la surface reste rurale (terres agricoles et forêts), la biodiversité est globalement en érosion, avec un quart des quelque 1.800 espèces évaluées apparaissant comme menacées d'extinction à des degrés plus ou moins importants, explique Maxime Zucca, naturaliste de Natureparif qui a coordonné ce diagnostic. Dans le secteur agricole, c'est même la moitié des espèces qui serait menacée en raison du modèle francilien qui privilégie une agriculture intensive, consommatrice d'espaces et de produits phytosanitaires, et tournée vers les grandes cultures, ajoute le naturaliste.
L'Ile-de-France comporte néanmoins « quelques sites très riches », qui représentent environ 4 % du territoire francilien, souligne Natureparif. Parmi ces « joyaux à préserver » : les forêts de Fontainebleau et de Rambouillet, mais aussi les zones humides de la Bassée, au sud-ouest de la région, ainsi que les « pelouses calcaires », riches en fleurs et en insectes, des coteaux de la région de la Roche-Guyon (Val-d'Oise) sur les bords de Seine et près d'Etampes (Essonne). Environ les deux tiers de ces « hot-spots » riches en biodiversité sont aujourd'hui protégés, observe Natureparif.
A Paris et dans sa petite couronne, partie la plus densément peuplée, la biodiversité est sans surprise beaucoup plus pauvre. Bonne surprise toutefois : de plus en plus d'espèces semblent se plaire de plus en plus dans les immeubles et les friches urbaines (abeilles, faucons pèlerins, hérissons) en profitant de politiques de gestion qui laissent de plus en plus de place à la nature, se réjouit l'agence francilienne.