La France a connu l'année dernière « une baisse historique de la consommation d’énergie et des émissions de CO2 et un bond sans précédent des énergies renouvelables » dans le sillon de la mise en œuvre du Grenelle de l'environnement, selon le bilan énergétique de 2009 du Commissariat général au développement durable présenté mercredi par le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo.
Si la baisse de la consommation d'énergie finale, apparente dans tous les secteurs, approche les 4 %, elle a été d'un peu plus de 3 % pour l'agriculture en 2009 (après une hausse de 2 % en 2008), juste derrière la baisse la plus importante enregistrée dans le secteur de l'industrie (-11 %).
La consommation d’énergie du secteur de l'agriculture et de la pêche (en baisse de 3 %, avec une hausse pour la filière de la pêche) est constituée à 79 % par des produits pétroliers (71 % de fioul domestique et de gazole, 7 % de GPL, 1 % de fioul lourd), à 14 % par de l’électricité, à 6 % par du gaz naturel. Enfin, les énergies renouvelables constituent 1 % de la consommation d’énergie du secteur.
Dans le même temps, la production globale d’énergie renouvelable (thermique et électrique) a augmenté de près de 3 millions de tonnes-équivalent pétrole (Mtep) en deux ans (+16 %), « ce qui est considérable », souligne le ministère, qui relie ces résultats aux effets du Grenelle de l'environnement. Il souligne que « la barre des 20 Mtep est, pour la première fois, quasi atteinte ».
La part d’énergies renouvelables dans la consommation énergétique globale de la France (objectif de 23 % en 2020) est passée de 9,7 % en 2005 à 12,4 % en 2009.
« L’évolution positive » est portée par la progression des biocarburants (+0,3 Mtep), indique le ministère, et le « décollage » est notable pour l’éolien (+0,2 Mtep) et le photovoltaïque. Le parc éolien a franchi la barre des 4.500 mégawatts (MW), soit une hausse de 84,5 % en seulement deux ans. Quant au parc photovoltaïque, qui représentait environ 310 MW à la fin de 2009, avec près de 45.000 installations raccordées, il a été multiplié par sept depuis deux ans, précise le ministère.
Enfin, la baisse de la consommation d’énergie, combinée à la très forte progression des énergies renouvelables, a entraîné en 2009 une baisse de 5,7 % des émissions de CO2 liées à l’énergie.