Jérôme Despey, président du conseil spécialisé des vins de FranceAgriMer, fait une nouvelle proposition pour arriver à mettre sur pied une assurance récolte pour le secteur viticole à quelques dizaine d'euros par hectare : utiliser une partie des 280 millions d'euros de l'OCM vin à cette fin.
« Notre inactivité sur le sujet de l’assurance récolte est suicidaire, estime Jérôme Despey. 100.000 ha seulement sur les 800.000 ha du vignoble français sont assurés. C’est une situation épouvantable pour la filière et pour les viticulteurs concernés par des accidents climatiques. »
Fort de ce constat, il veut remettre en route les discussions sur le sujet, avec une nouvelle proposition : utiliser les aides de l’OCM vin pour subventionner l’assurance récolte.
Question de gros sous
Jusqu’ici, les subventions proviennent uniquement de crédits de la Pac. Pour la France, ils s’élèvent à 100 millions d’euros par an, toutes filières confondues. Une partie de cette somme est destinée à la viticulture. Elle permet de subventionner à 65 % l’assurance pour 100.000 ha. Mais pas beaucoup plus. Or, la viticulture demande 65 % d’aides, quelle que soit la surface du vignoble assurée.
Selon Jérôme Despey, les discussions avec les pouvoirs publics ont achoppé sur cette question de gros sous. En cette fin d’été, il propose de sortir de l’impasse en affectant une partie des 280,5 millions d’euros d’aide européenne à la viticulture à l’assurance récolte. La réglementation le permet. Et Jérôme Despey a d’autant moins de mal à faire cette proposition que, pour la deuxième année consécutive, des doutes apparaissent quant à la capacité de la filière à utiliser pleinement ces 280,5 millions d’euros.
Assurer l'essentiel du vignoble
Le président du conseil des vins de FranceAgriMer veut une assurance récolte à quelques dizaines d’euros par hectare, couvrant uniquement les charges opérationnelles. Pour obtenir des prix aussi bas, il sait qu’il faut assurer l’essentiel du vignoble. Pour y parvenir, Jérôme Despey a plaidé en faveur de l’assurance obligatoire. Désormais, il parle de la rendre « la plus incitative possible ».
Cet article a été mis en ligne initialement sur Lavigne-mag.fr.
J Despey suicidaire mais pas les vignerons
mardi 26 août 2014 - 10h00
« Notre inactivité ……… est suicidaire » Qui parle ainsi ? L’administrateur de Groupama, le dirigeant de la FNSEA, le président de cave coopérative, le …………. Ou le président de la filière Négoce d’Agrimer. Sûrement plus le vigneron dont il semble avoir perdu le bon sens paysan L’assurance de base qu’il prône peut facilement être remplacée par un VCI supérieur à une demi-récolte. Son gros avantage est de conserver en stock les millésimes généreux en qualité et quantité et de les remettre en marché en cas de récolte déficitaire. Le sinistré peut ainsi continuer à honorer ses marchés et avec les mêmes tarifs sans coût supplémentaire. En ces temps où redonner de la compétitivité aux entreprises françaises est le leit motiv ce devrait être un argument de poids. De même l’aide de la PAC aux assureurs ainsi économisée, pourrait être redistribuée aux producteurs sous une autre forme