L'assureur mutualiste Groupama a vu son bénéfice net reculer de 25,1 % au premier semestre de 2014, à 140 millions d'euros, mais ses performances opérationnelles ont été meilleures que l'an passé, indique un communiqué publié le 31 juillet 2014.
L'année dernière, le résultat net du groupe avait été gonflé par des plus-values nettes exceptionnelles, à hauteur de 215 millions d'euros, liées notamment à des cessions de titres obligataires. De janvier à juin 2014, elles ont atteint 88 millions d'euros. « Nous aurions pu à nouveau avoir recours à nos produits financiers pour dégager plus de résultat, car nous avons 8,1 milliards d'euros de plus-values latentes, mais nos performances opérationnelles ne rendaient pas cela utile », a relevé auprès de l'AFP Christian Collin, directeur général délégué de Groupama SA.
L'assureur, qui a opéré un spectaculaire redressement depuis ses difficultés survenues à la fin de 2011, a ainsi pratiquement multiplié par quatre son résultat opérationnel économique, passé de 26 millions d'euros à 100 millions d'euros. Cette progression est essentiellement due à l'amélioration de son ratio combiné en assurances non-vie (indemnisation des sinistres et frais généraux rapportés aux primes perçues), descendu à 98,5 %, soit une baisse de 2,4 points. Un ratio inférieur à 100 % témoigne du fait qu'un assureur est bénéficiaire grâce à sa performance technique.
Les sinistres climatiques surmontés
En dépit des importantes intempéries qui ont frappé la France au premier semestre, notamment en juin, et qui lui ont coûté 85 millions d'euros, Groupama, qui compte parmi ses clients de nombreux agriculteurs, précise que le poids des sinistres climatiques a reculé de 0,3 point.
Son chiffre d'affaires ressort pratiquement stable (-0,3 % à 9,2 milliards d'euros), tiré par l'activité à l'international (+2,4 % à 1,4 milliard), malgré l'effet négatif des changes.
En France, la situation a été contrastée : la branche des dommages a tiré son épingle du jeu (+1,4 % à 4,1 milliards d'euros), tandis que l'assurance de la personne a davantage été pénalisée (-3,6 % à 3,5 milliards). Ce repli tient notamment à la volonté de l'assureur de rééquilibrer son portefeuille entre les fonds en euros (à capital garanti) et les unités de compte (à capital non garanti). « Notre stratégie de recentrage sur les unités de compte fonctionne. Elles ont pesé pour 42 % de la collecte brute au premier semestre et représentent désormais 16,2 % des encours, contre 7,1 % il y a deux ans et demi », a fait valoir M. Collin.
La marge de solvabilité (fonds propres rapportés aux exigences minimales du régulateur) de Groupama, descendue à 107 % à la fin de 2011, soit un niveau très bas, a poursuivi sa remontée et atteignait 239 % à la fin de juin, en hausse de 39 points lors des six premiers mois de l'année.