L'assureur mutualiste Groupama a renouvelé jeudi son souhait de voir l'Etat proposer sa garantie en matière de couverture des risques agricoles, afin de sécuriser les tarifs à un niveau raisonnable.
Le groupe, premier assureur du monde agricole, souhaite également un engagement de l'Etat qui pérenniserait les enveloppes de subventionnement des primes, afin de faciliter la généralisation de l'assurance dans ce domaine.
« L'Etat doit remplir un double rôle : prendre en charge une partie des cotisations pour que le reste à charge de l'agriculteur soit supportable et que l'Etat joue son rôle vis-à-vis des assureurs en matière de réassurance », a expliqué à l'AFP Jean-Yves Dagès, président de Groupama.
Si les grandes cultures et la vigne sont davantage exposées à des risques comme la grêle ou le gel, les prairies sont, elles, plus menacées par le péril de la sécheresse. « Une très mauvaise année au niveau de la grêle peut entraîner des sinistres qui coûtent deux fois les cotisations. Pour la sécheresse, cela peut aller jusqu'à cinq fois. On ne peut pas couvrir un tel risque si on n'a pas la certitude qu'on va trouver une réassurance, c'est pour cela que la garantie de l'Etat est nécessaire », a relevé M. Dagès.
Le président de Groupama a rappelé que le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, « qui s'est engagé dans un travail très constructif », avait mis en place un groupe de travail sur les risques agricoles, dont l'assureur fait partie. La profession a déjà une proposition sur la table : proposer aux agriculteurs une garantie de base avec une franchise de 30 %.
Thierry Martel, directeur général de Groupama, a fait valoir que, dans plusieurs pays, dont les Etats-Unis et le Canada, l'assurance était utilisée comme un outil de soutien aux revenus des agriculteurs. « Dans ces pays, on délègue aux assureurs la gestion du risque et on subventionne les primes. C'est presque une forme de partenariat public-privé », a-t-il insisté.
Selon M. Dagès, Groupama a l'intention de jouer pleinement son rôle de premier assureur de l'agriculture pour collaborer à la rédaction du rapport, que le ministre de l'Agriculture souhaite finaliser d'ici à la fin de juin.