Le rapport Duron sur les grands projets ferroviaires et routiers en France, qui doit être remis le 27 juin 2013 au gouvernement, propose de reporter la construction de plusieurs lignes à grande vitesse (LGV) au-delà de 2030, selon des fuites révélées par l'Usine Nouvelle.
Ce rapport doit hiérarchiser les 70 projets retenus en 2007 au regard des contraintes budgétaires.
La commission aurait élaboré deux scénarios. Le premier ne prévoit pas de financement nouveau pour l'Agence de financement des infrastructures de transport (Afit). Dans ce cas, aucun grand projet ne verrait le jour.
Le deuxième scénario, désigné comme « le plus probable », prévoit de respecter les engagements du Grenelle en réaffectant la moitié de l'écotaxe sur les poids-lourds à l'Afit, soit plus de 400 millions d'euros par an. Ce budget serait complété par d'autres contributeurs comme les collectivités et les opérateurs de transports, pour atteindre un montant d'investissement total d'environ 1,3 milliard d'euros par an.
Ce scénario « optimiste » ne définit qu'une seule ligne à grande vitesse prioritaire, avec un début des travaux programmé entre 2020 et 2030 : l'axe Bordeaux-Toulouse, pour un coût d'environ 7 milliards d'euros.
La ligne ferroviaire Picardie-Roissy est également validée et de nombreux « nœuds ferroviaires » (Lyon, Marseille, Nice...) doivent être créés ou rénovés.
Les autres lignes à grande vitesse seraient renvoyées après 2030, en dehors du champ des priorités gouvernementales. Les lignes Paris-Orléans-Clermont-Lyon, Bordeaux-Hendaye et la fin de la ligne Rhin-Rhône seraient concernées par ce report.
Autre chantier, la ligne grande vitesse Paris-Normandie doit être moins ambitieuse que prévue. La liaison Paris Saint-Lazare-Mantes fait partie des priorités à réaliser avant 2030, mais le trajet Mantes-Rouen serait remis à plus tard.
A la suite de ces révélations, des proches de l'Elysée ont rappelé que cette commission chargée de hiérarchiser les projets hexagonaux en matière de transports n'avait qu'une valeur consultative.