La chancelière allemande, Angela Merkel, a affirmé lundi que les modalités d'un salaire minimum généralisé en Allemagne étaient encore en discussion.
« Si les négociations de coalition aboutissent favorablement, il y aura [en Allemagne] un salaire minimum généralisé garanti par la loi. Nous discutons encore des modalités », a déclaré Mme Merkel, à l'occasion d'un discours prononcé lors du congrès extraordinaire du syndicat allemand IG Metall à Francfort (ouest). La chancelière n'a donné aucun détail concernant ces discussions. Une telle mesure pourrait toutefois « coûter des emplois » à l'économie allemande, a-t-elle mis en garde. « J'espère que nous pourrons éviter que des emplois disparaissent », a-t-elle ajouté.
Depuis plus de quatre semaines, le camp conservateur (CDU/CSU) de Mme Merkel et les sociaux-démocrates (SPD) sont engagés dans des négociations, touchant à leur terme, afin de rédiger un programme commun de gouvernement. La semaine passée, la chancelière avait annoncé que son pays allait se doter d'un salaire minimum généralisé, une décision qu'elle avait présentée comme une concession nécessaire au SPD.
Ce dernier milite en effet pour un salaire horaire minimal de 8,50 euros pour tous. Ni la date d'introduction, ni le niveau de ce Smic à l'allemande ne sont connus, mais l'accord de principe des conservateurs constitue déjà une révolution en Allemagne, un pays qui s'en remet traditionnellement aux partenaires sociaux sur ce sujet.
Durant son discours, la chancelière a également rappelé son attachement à la construction européenne, alors que le pays est régulièrement accusé de ne pas faire assez pour soutenir l'économie de ses voisins.
« Pour que l'Allemagne aille bien, il faut que l'Europe aille bien », a-t-elle affirmé, soulignant qu'environ 60 % des exportations allemandes sont actuellement écoulées dans l'UE et 40 % dans la seule zone euro.