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Coût du travail

Les producteurs français et leur ministre saluent la mise en place d'un Smic en Allemagne

Publié le vendredi 22 novembre 2013 - 15h40

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Les producteurs français de fruits, de légumes, de plantes et de fleurs saluent le 22 novembre 2013 la mise en place prochaine d'un salaire minimum en Allemagne qui réduira les distorsions de concurrence dont ils se disent victimes. Stéphane Le Foll a également exprimé sa satisfaction.

 

Les producteurs de Légumes de France, la Fédération nationale des producteurs de fruits, la Fédération nationale des producteurs de l'horticulture et des pépinières « se félicitent » dans un communiqué commun « de cette future avancée et encouragent l'Allemagne à sa mise en œuvre rapide ».

 

« Ce Smic allemand ne comblera pas toutes les distorsions de concurrence », raison pour laquelle « il devra être accompagné de règles complémentaires en faveur de tous les salariés, agricoles en particulier », qui « devront être protégés par une véritable couverture sociale, des conditions de travail protectrices, une convention collective respectueuse de l'humain », insistent ces fédérations, membres de la FNSEA.

 

La chancelière allemande Angela Merkel a annoncé le jeudi 21 novembre que son pays allait se doter d'un salaire minimum généralisé, une concession qu'elle doit faire aux sociaux-démocrates avec lesquels elle va gouverner.

 

Les producteurs de fruits et légumes, ainsi que les abattoirs, qui emploient beaucoup de main-d'œuvre, dénonçaient régulièrement le niveau élevé du coût du travail en France, qui leur font perdre en compétitivité à côté d'autres concurrents européens comme l'Allemagne.

 

La section des fruits et légumes de la Coordination rurale (CR) « se réjouit », dans un communiqué du 22 novembre,  de l'annonce de la mise en place d'un salaire minimal généralisé en Allemagne.

 

« En France, la main-d'œuvre peut représenter jusqu'à 70 % du coût de production ; or nous savons que, dans de nombreux pays européens, les producteurs de fruits bénéficient d'une exonération totale des charges sociales, que dans certains pays le « Smic agricole » est beaucoup plus bas que les autres Smic quand il existe. Ces pays disposent d'un avantage comparatif considérable avec des coûts de revient plus faibles qui les conduisent à mener une politique d'exportation agressive avec des prix inférieurs aux prix français. Jusqu'à ce jour, l'Allemagne était dans ce cas. »

 

« L'annonce de la chancelière allemande représente une première avancée. Cependant, il ne faut pas perdre de vue la déclaration de Madame Merkel : « Je vais tout faire [...] pour minimiser les effets sur l'emploi d'un tel salaire minimum. »

 

« La section des fruits et légumes de la CR restera donc vigilante à l'exécution de cette annonce mais surtout à ses modalités », conclut le communiqué.

  

De son côté, le Comité régional porcin de Bretagne se félicite de la déclaration de principe d'Angela Merkel, mais il considère que « l'essentiel n'a pas été annoncé : le niveau de salaire, les charges sociales afférentes et le calendrier de mise en œuvre ».

 

A Bruxelles, où il était venu plaider la cause de la filière de la volaille française à l'exportation, le ministre à l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a également exprimé sa satisfaction.

 

« C'est un vrai sujet de satisfaction [...] dans le cadre du débat sur la concurrence et les abattoirs, c'est une vraie avancée », a-t-il affirmé, saluant « le positionnement des sociaux-démocrates allemands », à l'origine de cette innovation.

 

« Le deuxième point est la directive relative au détachement, qui est une priorité », a également estimé M. Le Foll. « Ce problème n'est pas uniquement dans les abattoirs allemands car, en France aussi, des gens utilisent à mauvais escient » les règles européennes, selon lui.

 

Paris plaide en faveur d'un meilleur encadrement des conditions de travail des salariés provisoirement détachés dans un autre pays européen que le leur, afin que l'UE « dispose de moyens juridiques pour lutter contre les abus ».

 

Les ministres européens du Travail, qui ont jusque-là échoué à se mettre d'accord, doivent rouvrir le dossier en décembre.

 


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