Après une nouvelle année où le monde de l'élevage a été chahuté par l'augmentation des prix des matières premières, Jean-Luc Cade, le président de Coop de France nutrition animale, a plaidé jeudi pour la mise en œuvre d'une nouvelle dynamique dans les filières animales lors d'une conférence de presse à Paris. « Le contexte et les difficultés à répercuter sur l'aval, nous obligent à repenser, à revisiter, à dépoussiérer nos modèles de production animales », a-t-il insisté.
Selon Coop de France, l'année 2012 s'achèvera sur une légère érosion de la production nationale d'aliments composés. Cette dernière s'établirait à 21,1 millions de tonnes (-0,8 %). Les tonnages destinés aux bovins, 4,5 Mt, continuent à progresser (+2 %) alors que ceux pour les porcs reculent de presque 3 %. « L'augmentation des prix des céréales et des protéines représente un surcoût de 1,6 milliard d'euros, estime Jean-Luc Cade. Notre maillon ne peut pas le supporter seul. »
Jean-Luc Cade estime que la répercussion jusqu'au consommateur de ce surcoût est nécessaire. « Les maillons de l'aval n'ont pas les moyens de le supporter, insiste-t-il. Dans ce contexte, la contractualisation revient sur le tapis, mais elle n'a de sens que si elle se fait sur toute la chaîne. Les comportements des acteurs du marché restent calés sur une logique de prix. C'est une vision court-termiste. On devrait évoluer vers une logique de construction de marges avec prise en compte du supplément de risque dans la filière. »
Le président de Coop de France nutrition animale a aussi insisté sur l'importance des enjeux sociétaux et du dialogue avec la société civile. « Il serait irresponsable de ne pas être à l'écoute des attentes sociétales, détaille-t-il. Il nous faut y répondre pour ne pas prendre en pleine face une campagne de publicité destructrice. Il faut discuter avec les leaders d'opinion. [...] Des choses sont possibles sans remettre en cause l'économie des filières. »