L'Etat, les agriculteurs et les collectivités locales ont lancé vendredi un « plan préventif de lutte contre les algues vertes » en baie de Saint-Brieuc, destiné à diminuer les flux d'azote mais déjà jugé « insuffisant » par des associations environnementales.
La convention, signée vendredi à Saint-Brieuc, vise à changer les pratiques des agriculteurs afin de réduire « les flux d'azote », pour qu'il « y ait moins d'azote dans les milieux marins et donc moins de nourriture pour les algues vertes », a expliqué le préfet de la Région Bretagne, Michel Cadot.
Le plan entend faire baisser la pression azotée de 2.330 tonnes de nitrates par an à l'horizon de 2027. « Pour 2015, le tiers de cet objectif doit être atteint, soit une réduction de 700 tonnes d'azote », selon la préfecture de la Région.
Cette charte de territoire, basée sur une « démarche collective », prévoit notamment une reconstitution des zones humides en prairie et l'augmentation des surfaces en cultures fourragères pérennes pour « éviter que les pluies fassent s'écouler l'azote dans la terre », selon Michel Cadot.
Le plan prévoit aussi une optimisation de la fertilisation azotée qui sera mesurée lors de diagnostics individuels dans les exploitations. Les résultats seront évalués, le plan « n'est pas une sorte de chèque en blanc », a précisé Michel Cadot.
« Sur les principaux points sur lesquels le comité scientifique avait émis des réserves, nous avons trouvé des solutions », a t-il poursuivi, en soulignant notamment que « les objectifs ont été chiffrés ».
Gilles Huet, le délégué régional de l'association environnementale Eaux et Rivières de Bretagne, qui n'était pas présent lors de la signature, a estimé que le projet, « insuffisant », résulte « d'un ensemble d'arbitrages rendus sous la pression de l'agro-industrie ».
« Le plan constitue un progrès par rapport à la situation actuelle mais nous ne pensons pas qu'il puisse atteindre les objectifs de résultats nécessaires » pour l'éradication des marées vertes, a-t-il affirmé.
L'association conteste notamment « le postulat de départ du plan qui est : pas de baisse de cheptel. C'est un dogme, un a priori qui met en difficulté l'efficacité de ce plan », a estimé M. Huet. Il a également regretté que la conversion de trente exploitations en agriculture biologique prévue par le plan « n'atteint même pas les objectifs fixés par le Grenelle de l'environnement ».
Après celle de Lannion (Côtes-d'Armor), signée en septembre, il s'agit de la deuxième charte de territoire sur les huit qui doivent être mises en œuvre dans le cadre du plan gouvernemental anti-algues vertes lancé en février 2010 après la mort d'un cheval et le décès suspect d'un ramasseur d'algues vertes.