Dans un communiqué paru mardi 13 octobre, la Chambre syndicale française de la levure (CSFL) estime que « la qualification en bioéthanol avancé de l'alcool issu de mélasse aurait des conséquences désastreuses sur la (faible) disponibilité européenne de mélasse et entraînerait une perte de compétitivité majeure pour les producteurs de levures ».
Le syndicat réagit suite à la publication le 28 septembre dernier du rapport sur les perspectives du secteur sucrier. Qui demande d'évaluer « le niveau de tension future sur la ressource mélasse et sirops, avant de décider d'une éventuelle qualification en bioéthanol avancé de l'alcool issu de la mélasse. »
« Les levures de boulangeries sont élevées sur des substrats sucrés à commencer par la mélasse, de plus en plus rare sur le marché européen et le marché mondial », explique la CSFL .
« Dans le passé, l'avantage concédé à certaines graisses animales (C3) pour la production de biodiesel en France a eu une répercussion néfaste sur les marchés européens, ce qui démontre le danger d'une modification des règles existantes », avance la Chambre syndicale.
« Une utilisation de mélasse pour la production de biocarburant avancé est contraire au principe de l'utilisation en cascade des ressources agricoles, indique Stéphane Lacroix, président de la CSFL. Les mélasses doivent être utilisées en priorité pour l'alimentation humaine et animale ».