« En matière de vin, la santé publique passe par une communication plus équilibrée », estime la Coordination rurale dans un communiqué du 9 juin 2015.
« La Coordination rurale (CR), tout comme l'ensemble de la filière viticole, réclame depuis longtemps une clarification de la loi Evin. Un amendement déposé dans le cadre du volet de prévention alcool du projet de loi de santé publique l'aurait permis. Cependant, la stratégie du gouvernement, comme des députés, a été de maintenir l'équilibre de la loi Evin et cet amendement a finalement été retiré. Faisant suite à cela, les sénateurs avaient annoncé qu'ils entameraient à nouveau ce chantier. Chose faite au sein de l'examen de la loi Macron avec l'amendement de G. César permettant dorénavant de distinguer l'information de la publicité. »
« Alors que le vin est reconnu comme bénéfique pour la santé lorsqu'il est consommé avec modération, les viticulteurs et les journalistes n'ont pas d'espace de communication libre permettant de parler de ce produit. La France, patrie des grands crus, n'a pas d'émissions ou de chaînes télévisées spécialisées dans le vin (la seule chaîne disponible en France émet depuis le Luxembourg). Face au nombre de procès intentés contre eux, les journalistes n'osent plus parler du vin et les articles sont limités au strict minimum. A chaque campagne de communication, les interprofessions sont quasi systématiquement attaquées par l'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie. »
Une « situation inéquitable et totalement en défaveur du vin »
« La question de la publicité des alcools n'est pas une vraie question puisque les marques ont le droit de communiquer. Ainsi, les publicités pour les alcools de marque sont autorisées et les vins, dont les budgets en marketing sont bien moindres, ne peuvent pas communiquer via leurs interprofessions. La situation est inéquitable et totalement en défaveur du vin. »
« Dire que les Français n'ont pas conscience des dangers de l'alcool est faux. Entre 1990 et 2010, la consommation d'alcool a baissé de plus de 20 %. La consommation de vin devient occasionnelle plutôt que quotidienne. Pour autant, il ne faut pas négliger les problèmes d'alcoolémie. Plus que la prohibition et le mutisme, c'est une vraie campagne d'éducation à la modération et au “savoir-boire” qu'il convient de mener. »
« Pour la CR, il est nécessaire de prendre du recul. Distinguer l'information de la publicité est essentiel pour le secteur viticole français et cela n'induit pas de risque majeur pour la population. En matière de vin, la santé publique passe par une communication plus équilibrée », conclut le communiqué.