Les entreprises agroalimentaires devraient se tourner vers les nouveaux Etats membres de l'UE pour leur croissance, selon un nouveau rapport de la cellule « Food an Agribusiness Research » de la Rabobank.
Selon ce rapport diffusé jeudi, les pays de l'Est seront les marchés les plus dynamiques de l'Europe au cours des cinq à dix prochaines années. En effet, estime la Rabobank, les agriculteurs de ces Etats membres vont chercher à accroître leur productivité pour « contrer les effets d'érosion positive » de la Pac.
La réforme de la Pac, dont l'entrée en vigueur est prévue en janvier 2014, verra le soutien du revenu sous forme de paiements directs augmenter progressivement dans les nouveaux États membres, mais à des niveaux plus faibles que lors de leur mise en place, explique la Rabobank. Cela, couplé avec la hausse des coûts fixes, provoquée par une accélération de l'appréciation des actifs, poussera les agriculteurs de ces pays à augmenter la production pour répondre à leurs besoins de revenu. Ce qui conduirait à une consolidation généralisée des exploitations agricoles dans les nouveaux Etats membres, estime le rapport.
La vitesse de croissance de la production variera d'un pays à l'autre puisque les paiements directs vont augmenter à des niveaux différents selon les pays, détaille le rapport. Il y aura également des différences entre les secteurs. Les cultures arables devraient connaître une croissance rapide, tandis que la production de viande devrait rester statique, indique la Rabobank.
Dans les anciens Etats membres, la réforme devrait avoir peu d'impact sur la production agricole, selon le rapport.
À l'exception du sucre, la gestion des marchés restera inchangée, assure la banque. Et les prix de soutien européens resteront en dessous des prix du marché mondial, selon elle.
En revanche, les revenus agricoles individuels pourraient être sérieusement affectés, sous l'effet de la convergence des aides directes à l'hectare entre les pays membres. En ce sens, ce sont les producteurs laitiers, dont les aides à l'hectare étaient les plus élevées du fait de leur haut niveau de production, qui devront faire face au recul le plus important, prévient le rapport.