Quelque 5.000 emplois sont menacés dans l'industrie agroalimentaire en 2013, après une année 2012 déjà destructrice de 5.000 emplois, a mis en garde lundi le président de l'Association des industriels du secteur (Ania).
« En 2012, nos entreprises ont été contraintes de supprimer 5.000 emplois, si rien ne change, ce sont 5.000 emplois supplémentaires qui risquent de disparaître en 2013 », a prévenu Jean-René Buisson, lors des vœux de l'Ania, en présence des ministres de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire.
Ces prévisions, réalisées sur la base des remontées des entreprises sur le territoire, montrent que tous les secteurs sont concernés, mais plus particulièrement la viande et la charcuterie, a précisé M. Buisson.
Même si « paradoxalement », 10.000 emplois sont aussi à pourvoir dans le secteur, a-t-il ajouté.
« Cette année, nous nous battrons donc pour que la LME (loi de modernisation de l'économie, qui encadre les relations commerciales entre industriels et distributeurs, ndlr) soit précisée et clarifiée sur le volet des relations commerciales », a-t-il expliqué, regrettant que la grande distribution ne répercute pas la hausse des prix des matières premières à laquelle ils sont confrontés.
« Je ne peux ni confirmer, ni infirmer ces chiffres » de 5.000 emplois menacés, a commenté le ministre délégué à l'Agroalimentaire, Guillaume Garot, assurant néanmoins qu'en 2013 il mettrait « le turbo sur l'emploi ».
En 2012, de grands groupes comme Candia (Sodiaal), Coca-Cola ou Andros ont annoncé des centaines de suppressions de postes. Et de nombreuses PME, dans la charcuterie notamment, sont confrontées à de graves difficultés.
L'agroalimentaire dégage un chiffre d'affaires de 150 milliards d'euros par an et emploie 415.000 personnes. Le secteur est essentiellement composé de petites entreprises : 69 % des entreprises sont des TPE et 29 % des PME.