En Afrique du Sud, le maïs blanc est la céréale la plus cultivée et représente l'aliment de base des 53 millions d'habitants. La production du maïs jaune et blanc s'étend sur 2,8 millions d'hectares, dont 80 % sont génétiquement modifiés. Le pays produit également 600.000 ha de tournesol et 800.000 ha de soja. (voir également le diaporama)
La semaine dernière, nous avons visité plusieurs céréaliers dans un rayon de 150 km autour de Johannesburg (1). La plupart des exploitants sont en monoculture de maïs sur des surfaces de 5.000 à 15.000 ha. Ces « Afrikaners » sont implantés sur les fermes depuis plusieurs générations. La plupart sont d'origine néerlandaise, d'autre portugaise.
Avec une pluviométrie moyenne ces dernières années de seulement 550 mm, le maïs est sous forte contrainte climatique. Cela oblige les agriculteurs à semer avec un interrang important de 96 cm, pouvant atteindre 2 mètres, permettant à la plante de mieux se développer. Un seul grain forme jusqu'à trois pieds et six épis. Lors d'une année sèche, le gène introduit permet de mieux résister au manque d'eau. La plante remplit alors deux ou trois épis. Dans ce cas, les semences OGM permettent aux « farmers » d'assurer un rendement minimum de 3 à 4 t/ha sans irrigation.
Une population de 15.000 à 30.000 pieds à l'hectare
Le bassin de production se situe dans un rayon de 350 km autour de la capitale Pretoria. A eux seuls, 17 % des céréaliers produisent 80 % du maïs de tout le pays.
A l'Ouest, le climat est plus aride et la texture des sols sableuse donne des rendements moyens de 6 à 7 t/ha sans irrigation. La population est de seulement 15.000 à 30.000 pieds à l'hectare. Les sols sableux sont profonds, avec une couche allant de 1,8 à 4 m. En dessous, l'argile bloque l'eau. Les farmers doivent décompacter jusqu'à 70 cm pour fissurer le sable et favoriser la pénétration de l'eau. Les parcelles mises en jachères durant un an sont travaillées au décompacteur pour permettre au sol d'emmagasiner le plus d'eau possible avant les prochains semis.
A l'Est, les rendements sont plus importants, 8,5 t/ha en moyenne. Les maïs y sont de type européen, avec un seul épi par pied. Les rendements atteignent 10 à 12 t/ha. Le taux d'argile avoisine 25 %, permettant de semer en direct avec un interrang de 50 cm. Sur les parcelles irriguées, l'implantation est plus importante, de 25.000 à 50.000 pieds par hectare et les rendements équivalent ceux de l'Europe. Certains agriculteurs visités diversifient leur exploitation avec des « feedlots », élevage de bovins à viande de plus de 20.000 têtes en hors sol. Le fumier est transformé en compost et épandu dans les champs afin d'augmenter le taux de matières organiques, qui atteint difficilement les 3 %.
Dans tout le bassin de production de maïs de l'Afrique du Sud, les apports d'engrais sont importants. Les sols étant pauvres et filtrants, les farmers en épandent largement au-delà du potentiel de rendement de la parcelle. Un apport est réalisé avant le semis, un en localisé au semis, puis à différents stades végétatifs.
Le maïs est principalement autoconsommé dans le pays pour l'alimentation humaine et l'affouragement des animaux. Son exportation est faible, mais à l'avenir, les négociants comme Bunge estiment que la production pourrait augmenter grâce aux surfaces disponibles, et concurrencer petit à petit les pays asiatiques et européens.
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(1) Ces visites se sont déroulées à l'occasion d'un voyage d'étude avec le constructeur Horsch.
Les Afrikaners de l'avenir
jeudi 29 janvier 2015 - 08h00
Dommage que les organisateurs de ce voyage n'aient pas invité tous les antis tout.. Mais peut être que nos anti tout attendent de voir si le maïs OGM qu'ils consomment ne les fait pas tous mourir...