vendredi 16 septembre 2011 - 16h26
Bâtie sous François Ier, rendue mythique par Alexandre Dumas, l'ancienne forteresse-prison de Marseille se visite toute l'année.
Sur le Vieux-Port de Marseille, lors de l'embarquement, se pressent des randonneurs, un vieil homme et sa canne à pêche, des touristes guide en main et une famille ardéchoise.
Le papa montre à son fils des poissons qui nagent le long de la coque du navire baptisé « Edmond-Dantès ». En vingt minutes, ce petit monde quitte la grande ville et pénètre l'immensité maritime. Direction le château d'If, édifice monumental du XVIe siècle, ancré sur un îlot calcaire de l'archipel du Frioul.
Sous le soleil du Midi, les trois tours de la forteresse n'ont rien du lugubre lieu décrit par Alexandre Dumas dans Le Comte de Monte-Cristo en 1844.
Dix ans auparavant, Alexandre Dumas avait visité le château d'If qui était encore une prison. Marqué par le charme évident du site, le romancier choisit d'en faire le centre de son roman et le rendit terrifiant.
Du fond d'un cachot, son héros – le jeune marin innocent Edmond Dantès – éveille sa conscience grâce à l'abbé Faria, prépare sa vengeance, s'évade et prend le nom de comte de Monte-Cristo.
« Le succès du livre fonde la renommée du château d'If qui devient, au milieu du XIXe siècle, un monument populaire », explique le guide François Billou.
« Les lecteurs du roman viennent ici retrouver ce plaisir de la lecture qui les a transportés », poursuit-il. Le public réclamant de voir la cellule de ce prisonnier imaginaire, on a aménagé « le cachot dit d'Edmond Dantès », plus loin celui de l'abbé Faria, et l'on perce un tunnel entre les deux...
« Les historiens du XIXe siècle récrivent une histoire vraisemblable de cette prison qui se devait d'avoir enfermé les prisonniers les plus célèbres de l'Histoire de France : le Masque de fer, le comte de Mirabeau, le marquis de Sade... », relate le guide avec un brin de dérision.
De vrais prisonniers, il y en eut pourtant. Notamment ces jeunes artisans révoltés, incarcérés en juin 1848, qui ont gravé leurs noms sur les murs de la cour, en une frise de 101 plaques...
En vue d'un travail scientifique, François Billou a relevé l'ensemble des graffitis du château d'If. Dans le couloir des oubliettes, le plus ancien représente deux galères et un soldat en armes.
Après ces récits, les visiteurs grimpent sur le toit-terrasse, font le tour des remparts, scrutent à l'horizon les îles de Pomègues, de Ratonneau et, bien entendu, la Bonne Mère.
Infos pratiques
• Embarquement : Vieux-Port, tél.: 04.91.46.54.65.
• Site : www.if.monuments-nationaux.fr
Visites : de 9h30 à 18h15.
• A lire : Le château d'If et les forts de Marseille, N. Faucherre, J.-P. Brighelli, F. Billou – MONUM, Editions du patrimoine.
par Alexie Valois
(publié le 16 septembre 2011)
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