L'Observatoire des prix et des marges a rendu lundi son premier rapport annuel dans les domaines des fruits et légumes, du lait et des viandes porcine, bovine et avicole.
Pour la première fois depuis sa mise en service, il y a six mois, l'Observatoire est parvenu à distinguer la marge brute de l'industrie de celle de la distribution. Et ce sont les distributeurs qui se retrouvent pointés du doigt : la grande distribution bénéficierait en effet depuis dix ans de marges confortables, aucunement influencées par l'effondrement des prix agricoles.
« La grande distribution n'a pas joué le jeu de la loyauté »
Selon ce rapport, les marges brutes que se font les grandes et moyennes surfaces (GMS) sur les produits laitiers, s'inscrivent depuis 2001 dans « une tendance à la hausse » non justifiée. « Faute de disposer pour l'instant de comptes détaillant les charges des GMS par rayon, il est difficile d'avancer des explications de ces évolutions », note prudemment l'étude.
La réaction des chambres d'agriculture est plus virulente : « La grande distribution n'a pas joué le jeu de la réciprocité et de la loyauté. Comment comprendre alors que dans certains secteurs, ses marges brutes représentent la moitié de la valeur du produit, sans explication sur les coûts de distribution inhérents ? »
Concernant la formation des prix dans le secteur de la viande bovine, « c'est le domaine où on a le plus progressé, s'est félicité Philippe Chalmin, président de l'Observatoire. En moyenne de juillet 2010 à mars 2011, marges industrielles et de distribution représentent respectivement 23 % et 29 % du prix au détail de la viande de vache moyenne ».
Autre confirmation inquiétante relatée par Philippe Chalmin : « Les prix agricoles sur moyennes et longues périodes rémunèrent rarement les coûts de production, même en tenant compte des aides. »
« Ce rapport ne doit pas être oublié dans les tiroirs du parlement »
« Ce rapport demande à être complété par des informations précises données par la grande distribution, mais il est d'ores et déjà suffisant pour montrer la triste vérité des relations commerciales dans notre pays », a commenté la FNSEA.
Pour Guy Vasseur, président des chambres d'agriculture, « l'Observatoire ne pourra fonctionner pleinement que si une véritable confiance est au rendez-vous, ce qui nécessite une complète transparence de chacun des acteurs. Opérateurs économiques et pouvoirs publics doivent donc en tirer toutes les conséquences quant au respect du cadre législatif et réglementaire sur les échanges commerciaux, les producteurs en terme d'organisation pour peser davantage dans les négociations ».
Même réaction du côté des consommateurs : « Compte tenu de l'augmentation actuelle des prix alimentaires et de la probable explosion attendue pour les prochains mois, l'UFC-Que Choisir refuse que ce rapport soit oublié dans les tiroirs du Parlement. Au vu de ces éléments, elle estime qu'il appartient aux industriels et à la distribution de prélever dans leurs marges injustifiées qu'ils se sont constituées entre 2008 et 2010, avant de répercuter toute nouvelle hausse de prix. Et aux parlementaires d'instaurer sans plus attendre un coefficient multiplicateur liant le prix des produits bruts ou peu transformés à celui des matières premières agricoles, seul dispositif à même d'imposer des justes prix alimentaires. »
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rapport timide
mardi 28 juin 2011 - 13h34
il faut aller plus loin dans la transparence (marge nette) bien sûr, ne soyons pas naîf il sera bien difficile d'obtenir des chiffres. l'hostilité sera de mise de la part des distributeurs. C'est au consammateur de se manifester contre ses abbérations des hausses de prix. nous producteurs nous ne pouvons bousculer seul se carcan de la distribution qui en plus, il ne faut pas l'oublier, les dirigeants qui les représentent son proche du gouvernement a commencer par Mr Leclerc En attendant des éleveurs disparaissent chaque jour et l'exode rural s'accélere. Bien malin qui va trouver la solution