Publié le lundi 10 novembre 2014 - 14h53
La France, soutenue par 20 autres Etats membres de l'UE, a transmis à la présidence italienne du Conseil européen une déclaration sur les conséquences économiques de l'embargo russe et sur la nécessité de préserver la réserve de crise agricole. Les ministres de l'Agriculture signataires s'opposent à la réduction des crédits de la Pac proposée par la Commission, « qui rendrait nécessaire l'utilisation de la réserve de crise », écrit le ministère de l'agriculture dans un communiqué du 10 novembre 2014.
« Les mesures prises depuis l'été au niveau européen pour stabiliser les marchés des fruits et légumes et du lait doivent être financées par les marges existant au sein du budget, comme la Commission s'y était engagée lors de l'annonce de ces mesures. La réserve de crise agricole doit être préservée, afin de maintenir notre capacité de réaction pendant l'année 2015 en cas d'approfondissement des difficultés rencontrées par les filières ou de nouvelle crise. »
« Totalement mobilisés sur la viande bovine, le porc et le lait »
« A l'issue des débats, la présidence italienne a décidé de saisir les autorités budgétaires de l'Union européenne de cette demande, sur la base de la déclaration française largement soutenue par le Conseil des ministres de l'Agriculture. »
« Il est essentiel par ailleurs que la Commission européenne et le Conseil demeurent totalement mobilisés et vigilants concernant la situation des différents secteurs, en particulier les secteurs de l'élevage tels que la viande bovine, la viande porcine et le lait. L'évolution des conditions économiques doit être suivie avec précision et la Commission doit pouvoir adopter avec réactivité si nécessaire de nouvelles mesures adaptées », conclut le communiqué.
Produits laitiers, viande porcine, fruits et légumes les plus impactés par l'embargo russe
Au début d'août 2014, la Russie a décrété un embargo sur les produits agroalimentaires, en provenance notamment de l'Union européenne. « Les produits laitiers, la viande porcine et les fruits et légumes sont les produits les plus impactés par cet embargo », analyse le ministère de l'Agriculture dans une publication (1) mise en ligne le 12 novembre 2014.
« Pour les produits laitiers, cet embargo intervient dans un contexte de hausse de la production mondiale et européenne et de baisse des prix. Pour la viande porcine, pour laquelle un embargo sanitaire existe depuis le début de 2014, les exportations françaises ainsi que les prix avaient assez bien résisté avant de baisser fortement en juillet et août. »
« Les impacts sur les échanges de fruits sont encore difficiles à mesurer, compte tenu des calendriers de production. [...] Pour la pomme, les difficultés devraient apparaître à la fin de l'année. »
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