Publié le jeudi 03 avril 2014 - 17h54
La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, a annoncé jeudi à Poitiers qu'elle souhaitait « remettre à plat les choses » concernant l'écotaxe, afin de voir « quelles sont les autres possibilités que nous avons pour dégager des financements ».
« Je ne suis pas seule à décider, mais je vais remettre à plat les choses pour voir quelles sont les autres possibilités que nous avons pour dégager des financements pour, en effet, faire les travaux ferroviaires et routiers », a-t-elle déclaré à des journalistes qui l'interrogeaient sur l'écotaxe, en rappelant qu'elle n'était pas favorable à une « écologie punitive ».
« Les Français ont déjà payé beaucoup d'impôts supplémentaires, l'écotaxe est un impôt, j'en comprends bien le sens : il s'agit de taxer ceux qui polluent mais j'ai toujours dit que pour respecter la citoyenneté, l'écologie ne doit pas être punitive et on ne doit pas taxer des gens s'ils n'ont pas le choix de prendre le transport propre », a encore expliqué la ministre de l'Ecologie.
Mme Royal s'est aussi dite favorable à un réexamen de la politique concernant le gaz de schiste, sur lequel il faut « prendre le temps de l'écoute et l'expertise du sujet », et a rappelé, au sujet du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, que le gouvernement attendait le « déroulement de l'ensemble des procédures ».
Elle a précisé que les « économies d'énergie » et la « mutation énergétique » seraient ses priorités.
En 2009, Ségolène Royal avait ferraillé contre le projet de « taxe carbone » de Nicolas Sarkozy, dénonçant un « impôt absurde, un impôt injuste, un impôt historiquement décalé dans le temps », trop pénalisant pour les ménages modestes. Nicolas Hulot, promoteur de cette taxe finalement enterrée en 2010, a estimé dans un livre paru en 2013 que Ségolène Royal avait, avec cette déclaration, « torpillé la taxe et anéanti plusieurs mois de travail ».
L'ancienne candidate à la présidentielle a aussi contesté, l'été dernier, la contribution climat-énergie (CCE) proposée par le gouvernement pour lier en partie les taxes sur les énergies polluantes à leurs rejets en CO2, fustigeant un « impôt supplémentaire ». En tant que ministre de l'Energie, elle va toutefois désormais devoir gérer la montée en puissance d'une contribution adoptée à l'automne.
Mme Royal avait aussi clairement pris position contre une hausse de la fiscalité sur le diesel.
Coop de France applaudit
Coop de France « se félicite », dans un communiqué du 4 avril, des déclarations de Ségolène Royal sur l'écotaxe.
La mission parlementaire et le groupe de travail interministériel doivent tenir « compte de ce nouveau regard, plus conforme au Pacte de responsabilité annoncé par le président de la République », estime Coop de France. « Cette taxe, appliquée en l'état, accentuerait la fragilisation de certaines filières et favoriserait les produits importés », rappelle l'organisation, qui avait été une des toutes premières à se mobiliser contre cette taxe sur les poids lourds.
« Réfléchissons vite à un dispositif simple, juste et dédié à un véritable plan de restructuration des infrastructures, indispensable pour garantir une meilleure compétitivité nationale » et « nous sommes prêts à en débattre avec Madame la Ministre Ségolène Royal », explique Philippe Mangin, président de Coop de France, cité dans le communiqué.
v.courtadon
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vendredi 04 avril 2014 - 11h19
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vendredi 04 avril 2014 - 18h34
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