Publié le mercredi 05 mai 2010 - 16h51
La première évaluation sur la période 2001-2006 de l’état de conservation des habitats et espèces parmi les plus menacés d’Europe, réalisée dans le cadre de la mise en œuvre de la directive « Habitats, faune, flore », révèle que la part, en France, des habitats et des espèces d’intérêt communautaire en bon état de conservation est faible.
C'est ce que révèle une publication d'avril du SOeS, le service de l'observation et des statistiques du Commissariat général au développement durable. Selon ce document, un habitat sur six et une espèce sur cinq seulement seraient dans un bon état de conservation en France. Les habitats marins et côtiers, les dunes, les tourbières et bas-marais ainsi que les habitats d’eaux douces sont les plus dégradés.
Les activités agricoles et forestières ont été les plus fréquemment citées dans cette évaluation communautaire comme sources de pressions et menaces sur l'état de conservation des habitats (à 19 %) et des espèces (27 %), devant les processus naturels ou les autres types d'interventions humaines.
Trois quarts des habitats concernés sont dans un état de conservation défavorable contre 17 % seulement dans un état favorable, « valeur analogue à celle observée au niveau européen », souligne la note du SOeS.
Avec 53 % d’habitats classés en mauvais état et le taux le plus faible d’habitats en situation favorable, la région atlantique est la région biogéographique française la plus préoccupante, comme dans le reste de l'Europe. Mais la région continentale est aussi fortement affectée, avec la moitié de ses habitats d’intérêt communautaire en mauvais état de conservation.
En revanche, la région alpine (les Alpes et les Pyrénées pour la France) montre la plus forte proportion d’évaluations favorables.
Les prairies et les grands prédateurs à la loupe Les formations herbeuses comptent parmi les habitats les moins bien conservés avec 13 % seulement d’évaluations favorables, notamment dans les régions continentale et atlantique, où respectivement 73 % et 80 % d’entre elles se trouvent dans un mauvais état de conservation, selon la note du SOeS. Des pertes de surface très nettes en couvert touchent les prairies et pelouses dans les régions biogéographiques continentale et atlantique, ainsi que les habitats aquatiques et humides, pointe le SOeS. Les impacts de certaines pratiques agricoles comme la déprise ou l’intensification et de l’urbanisation sont les principaux facteurs de cette dégradation. |
B.V.
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