Publié le jeudi 04 février 2010 - 18h08
Comme chaque année, Elisabeth Mercier, directrice de l'Agence bio est enthousiaste : « Le développement du bio s'amplifie en 2009, après le décollage observé en 2008. A la fin de 2009, 3,2 % des exploitations françaises sont en bio et le bio couvre 2,4 % de la SAU avec 670.000 ha. » Une part qui reste cependant faible.
3.600 agriculteurs se sont convertis au bio en 2009, soit une augmentation de 23 % des producteurs bio qui atteignent le nombre de 16.400. « Une croissance de 23 % du nombre d'exploitants, du jamais-vu depuis dix ans », se réjouit Elisabteh Mercier. A la fin de 2009, 3,2 % des exploitations françaises sont en bio alors qu'elles étaient 2,8 % en 2008.
Selon les estimations de l'Agence bio, il y aurait à la fin de 2009, 670.000 ha cultivés en bio, dont 516.000 ha certifiés bio et 154.000 ha en conversion (dont la majorité en première année de conversion). Il y aurait ainsi environ 2,4 % de la SAU française en bio ; pas beaucoup plus que les 2 % de 2007 et encore loin des objectifs de 6 % en 2012, sans parler des 20 % en 2020 fixés par le Grenelle de l'environnement. Des chiffres que l'Agence bio trouve pourtant encourageants : « Nous arriverons à atteindre les objectifs », assure Pascal Gury, le président de l'Agence.
En février 2010 aura lieu le prochain appel à projets du fonds de structuration de la filière bio. Géré par l'Agence bio et doté de 3 millions d'euros par an, il finance des projets suprarégionaux impliquant tous les acteurs de la filière, du producteur à la distribution. Déjà 28 programmes auraient démarré depuis 2008.
L'intérêt des consommateurs pour le bio ne faiblit pas, à en croire les résultats du baromètre de l'Agence bio. Un français sur deux aurait consommé un produit bio au moins une fois par mois en 2009, alors qu'il n'y en avait qu'un sur trois en 2007. Un français sur dix en mange tous les jours. L'image du bio reste au fixe : plus de 80 % des consommateurs le considère bon pour la santé, bon pour l'environnement, sain et pour des raisons éthiques.
Certes, environ 30 % des produits bio sont importés des pays voisins en 2008 et ce chiffre pourrait croître en 2009 au vu de la demande forte. Le bio représenterait 2 % de la consommation en 2009, contre 1,7 % en 2006. Le marché est passé de 1 milliard d'euros à 2,6 milliards d'euros sur la même période.
Les prix du bio seraient-ils trop élevés ? L'Agence dément : toutes les catégories socioprofessionnelles en consomment et la part des ouvriers qui en consomment a fait un bond de 5 % (même si les retraités et les cadres restent majoritaires).
Sur l'exagération des marges des grandes surfaces (dénoncée par UFC-Que choisir), l'Agence bio reste floue et attend de mesurer elle-même la réalité des chiffres communiqués par différents médias. Elle s'y efforce mais n'a pas encore réussi à éclaircir le rapport qualité-prix. Cela aurait-il un lien avec le fait que 72 % des produits bio sont achetés en GMS ? En tous cas, les prix des pâtes devraient baisser de 10 % prochainement dans les rayons avec la chute du prix du blé.
S.B.
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