Publié le lundi 15 décembre 2014 - 15h50
Une vingtaine de « zadistes » occupent pacifiquement, depuis samedi 13 décembre, 10 hectares de terres agricoles, en accord avec leur propriétaire, à Sainte-Colombe-en-Bruilhois (Lot-et-Garonne) sur le site de la future Technopole Agen Garonne (TAG), pour demander l'annulation du projet, a constaté un correspondant de l'AFP.
Les « zadistes » ont annoncé dans un communiqué la « création de la ZAD (zone à défendre) de Sainte-Colombe-en-Bruilhois », appelant « les différents acteurs du territoire de l'Agenais à soutenir l'occupation légale et non violente des terres de l'agriculteur Joseph Bonotto, pour demander l'annulation du projet de TAG ».
Les « zadistes » ont un « projet alternatif »
Ce collectif propose également « la mise en place d'un projet alternatif » qu'il se dit « prêt à présenter aux élus du territoire ».
A leur arrivée sur le site en fin de matinée samedi, ils ont été accueillis par le porte-parole départemental de la Confédération paysanne, Christian Crouzet, et plusieurs élus locaux du parti Europe Ecologie Les Verts (EELV), dont le vice-président du conseil régional de l'Aquitaine, Bernard Péré.
Les « zadistes » sont installés depuis samedi dans des tipis et une grange mise à leur disposition par M. Bonotto, lui-même membre de l'association « Très grande vigilance » du Bruilhois et de l'Agenais (TGV), opposée au projet de TAG et baptisée ainsi en référence à la future ligne à grande vitesse qui doit rallier Bordeaux à Toulouse.
M. Bonotto s'est allié au collectif des « zadistes » et à une association marseillaise « Filière paysanne » pour mettre en place cette ZAD sur ses terres menacées par le projet de technopole.
Terres agricoles contre zones industrielles
« Ce projet est aberrant et incohérent », a déclaré à l'AFP Jean-Christophe Robert, cofondateur de « Filière paysanne ». « On veut sacrifier 600 hectares de terres agricoles à haute valeur agronomique, irriguées naturellement alors qu'il existe sur ce territoire des zones industrielles sous-exploitées et de nombreux locaux vides », a-t-il expliqué.
La gendarmerie, venue sur place samedi, a expliqué qu'elle n'avait pas de raison d'intervenir, l'occupation se faisant sur un domaine privé en plein accord avec son propriétaire.
« Une évolution du zadisme »
« C'est une occupation non violente et nous sommes dans une logique de dialogue et d'ouverture avec l'ensemble des acteurs concernés. C'est une évolution du zadisme », a souligné M. Robert.
Une partie des terres de M. Bonotto seront cédées aux « zadistes » pour y développer du maraîchage ou du petit élevage. Le collectif entend ainsi faire des « propositions » aux élus locaux et à la chambre d'agriculture comme l'approvisionnement des cantines scolaires en produits « bio ».
FDSEA et Modef également opposés au projet
Le projet de TAG se heurte également à une forte opposition locale de deux syndicats agricoles, la FDSEA et le Modef (Mouvement de défense des exploitants familiaux).
L'agglomération d'Agen a décidé de créer une technopole de 215 hectares dont les travaux devraient s'achever à l'horizon de 2020. L'allocation des premières parcelles aux entreprises intéressées est programmée pour 2016.
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