« L’herbe n’est pas une ration à risque, estime Benoît Portier, responsable des essais à Trévarez (Finistère). Sur une association RGA-TB, les besoins en minéraux et oligo-éléments sont quasiment couverts. L’impasse totale pendant quelques semaines est jouable, mais pas au-delà de deux mois. » Et à condition que l’alimentation minérale hivernale soit équilibrée.

François Meschy, chercheur à l’Inra, est plus réservé. Pour lui, l’herbe apporte une partie seulement des minéraux nécessaires à la vache laitière. L’impasse est certes possible sur une courte durée, mais pas recommandée.

Impasse sur le phosphore

Par sécurité, on peut apporter de 50 à 100 g d’un minéral classique, voire faire l’impasse sur le phosphore. La distribution en libre-service avec un concentré à l’occasion de la traite est une solution. Quant à la pierre à lécher, elle couvre les besoins en sodium et en oligo-éléments. Mais les vaches n’en consomment pas plus de 50 g par jour, ce qui limite les apports en éléments majeurs. En particulier, les quantités de calcium restent insuffisantes. Mais si l’appétence de la pierre est renforcée par la présence de mélasse, c’est alors l’excès qui guette. Au Contrôle laitier de Loire-Atlantique, Yvelyse Mathieu opte pour une démarche pragmatique. « Il s’agit de faire un compromis entre les calculs d’équilibre de la ration, l’aspect pratique de la distribution et le niveau de carence que l’éleveur est prêt à accepter. »

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par Elsa Casalegno

(publié le 16 février 2007)